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Sorties > Val d'Aoste > Arsouille, galipettes et génépi en VDA

Arsouille, galipettes et génépi en VDA

Région : Val d'Aoste
Départ : Charvensod (Les Champex) (1250 m)

Longueur : 21 km
Denivelé : 1750 m

Massif : Grand-Paradis
Sommets associés : Becca di Nona

Topos associés
Sentiers associés :

Sortie du mardi 03 septembre 2013

JDV, Geux, LME

Conditions terrain

Sec et propre, caillouteux et poussiéreux (voire un poil trop dans le mélézin au dessus de Comboé), et super propre entre Comboé et Pila.

Compte rendu (par JDV)

Iti suivi : Pila 1850 -> Lac de Chamolé -> Col Replan -> Alpage de Comboé -> Becca di Nona -> Alpage de Comboé -> Col de Plan Fenêtre -> Alpage de Chamolé -> PIla 1850m

Résumé des épisodes précédents: après avoir fait la grasse matinée, bâché un 3000 qui lui tendait pourtant les bras et fait le plein de Polenta dans la vallée, le Pan-Pan Crew pose ses valises tout au sommet de l'immonde station de Pila.

L'idée du jour était de monter (et descendre) la Becca di Nona dans une version légèrement plus courte que celle de Pïerre, et à teneur plus élevée en singles dans sa partie basse.

Départ à la fraîche du parking de Pila Gorraz (1850m), tout au bout de la route, et montée bien efficace par la piste au sommet...du télécabine, puis au très joli (mais ultra-fréquenté) lac de Chamolé.
Nous visions la montée directe au col Replan, mais nous atterrîmes en réalité au tout petit col situé 50 juste au dessus.
Devant la très vague sente descendant en versant Est, nous réalisâmes notre erreur et rejoignîmes rapidement le "vrai" col Replan par un court mais sympathique petit single de crête.

De là, nous nous lançâmes dans le sentier n°3, très tentant sur la carte, car permettant de boucler sur Comboé sans passer deux fois au col de Plan Fenêtre, au programme pour le soir.
Erreur grave. Après 10m de T4, puis 20m de T5, le sentier révèle sa vraie nature: un T6 raide, creusé et à l'entretien très relatif...
C'est sur une marche assez couillue que Geux nous fit la grosse frayeur du jour, en plantant un OTB de toute beauté et envoyant valser son vélo dans une chute impressionnante et aux multiples rebondissements qui s'arrêtera 30 mètres plus bas.
Le vélo, miraculé, ne s'en tira qu'avec quelques tonches sur le cadre et un câble de dérailleur sectionné.
Arrivée à Comboé en serrant les fesses, malgré le single qui redevient humain sur son tiers inférieur.

A partir de là, difficile d'y couper: 1000m de portage pour atteindre le sommet, parcourus en 1h35 pour LME, et environ le double pour moi-même.
Geux est monté par le col pour repérer la variante non répertoriée, c'est du T5 raide et fuyant, mais je lui laisse le soin de rentrer les fiches sentier.
Au sommet, la vue sur le Val d'Aoste est absolument dingue, avec 360° de visibilité, Aoste sous nos pieds et le Mont Emilius juste au dessus de nos têtes.

Après une petite séance génépi (qui s'est avéré être du faux génépi), début de la descente "classique"...qui nous calma assez vite, avec 100m de D- d'un niveau T6 bien tassé, qui ne sont pas sans rappeler le Pain de Sucre, dans le Queyras.
En dessous, on revient à des choses plus humaines avec un beau sentier T4 bien joueur, et admirablement tracé dans la pente et entre les éboulis.
Je réussis l'exploit absolument remarquable de crever dans les seuls 5 mètres de descentes faits en poussage, temporisant ainsi cette longue descente, belle mais assez physique et engagée.
Mention spéciale au passage dans le mélézin, un poil trop fuyante, mais très sympathique.

De Comboé, nous remontons rapidement au col de Plan Fenêtre, et attaquons le sublissime mélézin en balcon jusqu'à l'alpe de Chamolé; soit un des plus beaux singles qu'il m'ait été donné de rouler.
Facile, lisse, joueur et du flow à revendre: absolument jouissif à parcourir à mach II, le silence feutré des aiguilles de mélèze n'étant troublé que par les hurlements de joie des bikers en extase.

Petite pause à l'Alpe de Chamolé, où il fut décidé démocratiquement que ce n'était pas une bonne idée de rouler sur le toit de l'étable, même pour faire une jolie photo, et nous repartîmes en direction de Pila sur un beau single, non dépourvu de passages techniques.
Un court passage sur une piste de ski, et le single replonge dans un mélézin, rapide cassant et plein de flow, pour nous déposer sur le parking de Pila avec une banane hors du commun.

On frôle le sans-faute pour ce bouclage, qui cumule un 3000 d'une grande qualité avec des sentiers de folie jusque dans le coffre de la voiture. Il suffit de remplacer l'horrible sentier n°3 par une traversée des crêtes (Col Replan -> Col de Plan Fenêtre) et la descente tranquille sur Comboé dans les mélèzes, et là, jackpot assuré!
Une journée de VDM qui restera dans nos mémoires, à n'en pas douter.

La suite au prochain épisode...

Petit col Replan : vue sur notre objectif du jour
Petit col Replan : vue sur notre objectif du jour
Au dessus de Comboé : petit pont sur le torrent descendant du lac d'Arbolle
Au dessus de Comboé : petit pont sur le torrent descendant du lac d'Arbolle
Au dessus de Comboé : pause glucide avant d'attaquer les choses sérieuses. A noter, le spot à bivouac 5*!
Au dessus de Comboé : pause glucide avant d'attaquer les choses sérieuses. A noter, le spot à bivouac 5*!
Becca di Nona : les riverains sont sympa :)
Becca di Nona : les riverains sont sympa :)
Becca di Nona : vue à 360° sur le Val d'Aoste, avec au premier plan, le Mont Emilius, et la fameuse Nona.
Becca di Nona : vue à 360° sur le Val d'Aoste, avec au premier plan, le Mont Emilius, et la fameuse Nona.
Becca di Nona : vue assez sympa sur le Grand Paradis et ses copains
Becca di Nona : vue assez sympa sur le Grand Paradis et ses copains
Alpe de Chamolé : les quatre Mousquetaires, qui n'étaient en réalité que trois
Alpe de Chamolé : les quatre Mousquetaires, qui n'étaient en réalité que trois

Commentaires

O
Olivmaster, le 31.07.23 21:06

Je n'ai pas reproduit l'euphorie de ce compte-rendu (manquait le génépi !). Le bloc de quartzite de Becca di Nona est un petit 3000 peu difficile à pied, dont le panorama pourrait faire oublier la monotonie du tracé. Mais les 150m de D- en portage délicat (T6 ?!?), puis la série de 'traversée-conversion', un passage sur moraine pourrie... Bof. (Sur Google Earth on voit désormais assez bien pour se faire une idée).  A 2300m pour éviter une 'descente aux enfers' bien raidasse sur terrain fuyant au possible, pénible même à pied : prendre à G (Sud) petit sentier peu visible mais roulant (et non 'cassant' !), jusqu'au fond du très charmant vallon. Retour agréable, mais trop rapidement ambiance station. Beaucoup d'efforts, mal récompensés. 

D
dvorak, le 18.09.23 14:07

10 ans après, j'ai une question... J'espère que les notifications sont activées ;)
Les 150m de d- infâmes sont vraiment comparables au Pain de Sucre ? Parce que je les ai descendus presque intégralement à pied. Le Pain de Sucre me tente depuis quelques temps mais si c'est pour un portage intégral à la descente, ca fait moins envie d'un coup...

J
JDV, le 18.09.23 16:32

@Dvorak: Oui, les notifications sont activées, même 10 ans après! (en plus, j'ai re-roulé le Pain de Sucre en 2016 et la Becca di Nonna en 2020, donc les souvenirs ne sont pas trop brumeux)

Le Pain de Sucre, c'est vraiment dur; les 150 à 200mde la face Ouest sous le sommet sont vraiment T5+ (ou T6).
Il faut s'imaginer une alternance de marches, de dalles, de pavés roulants et de schiste fuyant, avec pas mal de petits franchissements, des pif-pafs et des épingles avec une pente vraiment forte, et une expo très conséquente (va voir les photos des sorties liées au sommet, ça te donnera une idée).
De mémoire, ce constat est valable quelle que soit la variante empruntée, donc à ce point de vue, ça se rapproche de la partie sommitale de la Becca di Nonna.
Après, si tu prends la variante Sud (la plus proche de la crête-frontière), ça s'humanise autour de 3000m; c'est toujours raide, schisteux et fuyant, mais ça reste du T5 "standard".
Je ne suis pas un fin technicien, et j'ai quand même pu rouler à partir de là.

En gros, je considère que le sommet vaut le coup, ne serait-ce que pour la vue assez dingue.
Par contre, à moins d'engager sévèrement dans le technique ET d'être à l'aise dans le raide en même temps, tu peux laisser le vélo à la montée quand ça commence à devenir un peu n'importe quoi, et le récupérer à la descente (la difficulté ne fait qu'augmenter en montant, il n'y a pas de "verrou").
Je ne peux pas me prononcer sur les variantes Nord, il faudrait demander à Geux, qui est meilleur connaisseur de la zone que moi.

Après, si tu cherches à faire un 3000 sympa avant d'enchainer sur la descente du Col Vieux sur Ristolas, il y a Caramantran juste en face.
C'est nettement plus accessible, mais très sympa à rouler (les 2 variantes), la vue est pas dégueu, et tu peux même pousser jusqu'à Rocca Bianca sans y passer trop de temps.



J
JDV, le 18.09.23 16:45

@Olivemaster: je suis peut-être un peu trop bon public, mais pour l'avoir re-roulé il y a 3 ans, je n'ai vraiment pas le souvenir d'avoir été frustré à la descente (à part bien sûr la partie sommitale, que j'ai faite en mode piéton).
Juste pour être clair, les deux fois, j'ai roulé la variante qui serpente dans la face SO, pas celle qui passe par le col Carrel.
Je suis d'accord pour dire qu'on aimerait que l'ambiance "sentier lisses entre les mélèzes" qu'on trouve entre Comboé et Chamolé dure plus longtemps, mais à titre perso, je m'étais bien amusé à arsouiller un peu sur les DH dans le bois de la Gorraz.

D'ailleurs, en 2020, je suis monté à Pila en TC depuis Aoste, et je me suis amusé comme un gamin sur la DH qui redescend en fond de vallée; c'est pas très orthodoxe vis-à-vis de la doctrine VDM, mais je me suis bien marré!
Après sur le papier, il existe un cheminement - un peu discontinu - qui permet de descendre jusqu'à Charvensod presque uniquement sur sentier, via Saint-Grat, Saint-Pantaleon et Peroulaz; peut-être que cela donnerait une meilleure impression globale...

D
dvorak, le 18.09.23 19:33

Wouah, réponse rapide et détaillée ! Merci ! 
Caramantran, Rocca Bianca et même le Pic Foreant tout proche, j'ai déjà fait. D'ailleurs, avant de faire ce dernier j'avais attaqué la montée au Pain de Sucre (jusqu'au croisement vers 2950m) pour faire le final sur col vieux. Je regrette de pas avoir tenté de monter plus haut. Ce sommet m'attire et m'effraie en même temps. 
Je vais devoir y aller... ;)
Merci encore pour ton retour

J
JDV, le 19.09.23 09:46

Bah faut tenter. au pire, c'est 30 minutes à promener le vélo avec une belle vue au sommet, c'est pas la fin du monde.
A voir si la variante ONO avec le couloir sous la face Nord n'est pas préférable aux variantes de la face O.

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