Départ : Modane (1060 m)
Longueur : 250 km
Denivelé : 10000 m
Massifs : Queyras / Alpes Cottiennes, Ecrins / Taillefer, Cerces
Sommets associés : Sommet Bucher Serre-Ponçon Col de Dormillouse Lac de la Blanche Le Chenaillet Col de Péas Tête des Fournéous Pas de la Fanfare Grand Charvia L'Aiguille Rouge
Sentiers associés :
Sortie du mercredi 25 août 2021
Conditions terrain
Tout sec, même trop car souvent bien poussiéreux et donc fuyant/glissant.
- Col de la Vallée Etroite (versant Sud) : Cadre magnifique, jolies sections lisses à un peu plus cassantes en alpage puis 2 sections techniques dans des blocs/marches rendues très délicates voire désagréable par une épaisse couche de poussière glissante
- Crête de l'Aiguille Rouge > col des Thures : Très agréable sentier lisse qui se roule en très grande partie dans le sens montée
- L'Aiguille Rouge : Pas fait le haut. Très agréable T3
- Lac Gignoux > Cabane des douaniers : Propre et archi sec. Le cadre est splendide, surtout le soir pour les couleurs et l'absence de foules. Le sentier tout lisse permet de pleinement profiter du panorama
- Le Chenaillet (versant SW) : branche de gauche : Propre et sec, trop même, grip précaire. Joli sentier mais difficile de se lâcher dans cette gravette poussiéreuse au grip précaire. Fait tôt le matin, donc tout seul !
- Lac des Sarailles > Parking des Aïttes : Idem précédent.
Compte rendu
Iti suivi : cf gpx
Après la traversée des Alpes du Nord, quelques jours de repos et le beau est toujours là mais pas dit qu'il dure. Alors feu sans traîner pour attaquer la partie Alpes du Sud. Cette fois, c'est un peu "comme à la maison". Je connais bien la zone et la construction de la trace est nettement plus facile. Le jeu est de relier Barcelo sans trop trainer en prenant de préférence des sentiers encore non parcourus ou au moins dans un nouveau sens. Toujours quelques tentations à droite à gauche, mais ce n'est pas loin de la maison, on pourra revenir. Je laisserai par exemple le Thabor de côté. Les sentiers qu'il m'y reste à parcourir se prête plus à une boucle qu'à une traversée.
Globalement ce sera encore une superbe traversée avec son lot de rencontres dans un cadre qui tranche très nettement avec celui de la partie nord ; beaucoup plus sec, plus sauvage, moins fleuri, plus ovins, moins fringuant, moins cher, etc. Côté vélo, moins de surprises comme je connais bien mais toujours son lot de gourmandises avec des sentiers très agréables à parcourir. La magie du Queyras opère encore et encore ! Un peu plus compliqué est le retour en transport en commun depuis Barcelo. Ce que je ne réalise que pendant la traversée ! Je choisis une option de retour un peu à la va vite, pas assez de batterie pour sonder toutes les options (qui sont nombreuses entre les possibles correspondances par Dignes, Veynes, Gap ou Briançon). Au final, je rejoins Embrun où une combinaison train-bus via Briançon me semble assez optimale avec des solutions de replis au cas où. A noter que le bus Briançon-Grenoble prend bien les vélos mais il faut réserver à l’avance, il n’y a vraiment pas beaucoup de place dans la soute (pas moyen d'y rentrer le vélo sans enlever la roue avant) et pas de porte-vélos. A vérifier au cas par cas si les lignes LER de la région PACA prennent les vélos (service téléphonique ZOU très efficace contrairement à leur site et appli…).
Place au détail…
J1 : Modane – Col de la Vallée étroite – Col des Thures – Névache | 34 km – 2000 D+ - 550m Poussage/Portage
La montée de Modane au Lavoir est suffisamment tranquille pour s’échauffer et en même temps bien efficace. C’est donc rapidement et frais que j’arrive au Lavoir. Pause café et brin de discussion avec le gars qui tient la buvette pour évaluer une alternative de montée par la rive gauche. Il me convint de rester rive droite comme c'est fait habituellement. S’en suit la très rude montée des 100 D+ au-dessus du Lavoir que les locaux appellent à juste titre « le Calvaire » ! Pour le reste c’est plutôt une formalité qui sera ponctuée par une rencontre hors du commun. Je rattrape petit à petit un vélo nomade mais ce n’est qu’en arrivant derrière lui que je me rends compte que le gars n’a que sa jambe gauche. Tibia et pied droits sont artificiels ! Déjà qu’on ne voit pas beaucoup de VTT nomades en montagne, mais amputés encore moins ! Et en plus le gars vient de pays plat et roule avec un vieux 26 pouces en v-brake ! Bref, la montée sera alimentée de nombreuses discussions sur les projets en cours, futurs, le matériel, nos origines respectives, etc. Très belle rencontre, impressionnant bonhomme au large sourire et fort d’une belle humilité. Au col de la Vallée étroite, nos chemins se séparent déjà ; je file plein sud alors que lui prend la direction du refuge. Sébastien si tu lis ces lignes, je suis preneur de tes nouvelles !
La descente du col de la Vallée étroite est sympa mais les deux sections techniques sont rendues désagréables par l’épaisse couche de poussière glissante. Arrivé dans la vallée, c’est le bain de foule impressionnant ! Ensuite, je me dis que la remontée au col des Thures devrait être calme à l’heure du repas. Que nenni… Une fois au col, encore de l’énergie alors je vais visiter les contreforts bien sympas de l’Aiguille Rouge. Je laisse le sommet de côté, trop de monde. Heureusement, la suite se fait sur une sente secondaire (merci ST !) où du coup je me retrouverai seul. Camping puis pizza italienne dans le simple mais excellent resto de la Coccinella. La nuit sera agitée avec la visite d’un renard qui plusieurs fois passe sous le tarp et me pique des affaires…
J2 : Névache – Col de Dormillouse – Tête des Fournéous – Montgenèvre – Lac Gignoux | 38,5 km – 2050 D+ - 400m PP
J’essaie de rassembler mes esprits après cette nuit agitée, dans une ambiance très fraiche et humide du fait de la proximité de la rivière. Un campeur voisin me regarde narquois et m’interroge avec un sourire en coin sur les événements de la nuit. Visiblement il m’a entendu chasser le renard à 3h du matin… Allez, c’est parti pour une nouvelle journée de beau, ça ira mieux une fois au soleil. Puis la remontée de la piste des Ascles réchauffe déjà bien ! Je m’enfile ensuite dans le beau vallon du Col de Dormillouse qui se roule pas mal en fait. A mon grand plaisir pas de troupeau (il était de l’autre côté dans le creux). Nouvelle rencontre au Col de la Lauze avec un banlieusard grenoblois traversant les Alpes à pied. On discute des pratiques de rando, vélo, trail. On se comprend… Dommage pour son projet, trop fatigué après 11 grosses journées (jusqu’à 34km !) depuis Saint-Gingolph, il s’arrêtera là. Je file ensuite à la Tête des Fournéous où je serai tout seul pour constater que c’est foule au Chaberton. Je laisse de côté le sentier de la Fanfare vu le récent commentaire de JD. Enfin, il est indiqué comme fermé / impraticable en bas, vraiment à oublier donc. Cette traversée en crête est très sympa et pas dit qu’on y perde vraiment par rapport au sentier de la Fanfare, seuls 50-100m D- sont peu agréables car trop raides. La descente sur Montgenèvre est un régal sur un joli single sinuant dans le mélézin et sans piétons ! Gestion du bus retour, ravito puis c’est reparti pour une montée au Lac Gignoux. Une fois basculé côté sud, hors station, le cadre est simplement splendide, surtout avec les lueurs du soir. Les sentiers tout lisses permettent de pleinement profiter de la vue ! Baignade et super bivouac au lac, avec de la visite jusqu’à 20h !
J3 : Lac Gignoux – Chenaillet – Col de Péas – Lac de Roue – Chapelle St-Simon | 54 km – 2500 D+ - 700 Poussage/Portage
Je ne traine pas le matin pour rapidement rejoindre le sommet du Chenaillet avant les foules. Déjà bonne nouvelle le tracé permet de monter sans porter, juste 100m de poussage (parfois un peu « poussif », notamment pour franchir les courts escaliers ;-). Beau belvédère, jolie lumière et surtout immense plaisir que de fouler cette vieille croûte océanique et de voir pour la première fois des basaltes en coussins (désolé, (dé)formation professionnelle) ! La descente est très sympa mais parfois un peu gâché par la gravette / poussière très sèche qui rend les appuis fuyants. C’est long et c’est bon jusqu’à Cervières ! Ensuite c’est du connu avec la remontée jusqu’au Fonds (café double svp avant d’attaquer LA montée !) puis Col de Péas, qui dans l’ensemble passe assez bien en poussage/roulage et juste 100 D+ de portage raide (qui doivent pas être super agréable à descendre…). J’entame vite la descente parce que le vent violent me fait vite fuir. Je m’arrête prendre une photo et je vois débouler de la droite 3 patous. Un seul me rejoindra finalement, fera son boulot puis me laissera repartir sans encombre. Je réalise après coup que le berger était à côté, juste derrière une bosse, et comme d’habitude n’a pas bougé… La descente est sympa sans plus. Les balcons sont ensuite très sympas, globalement très lisses et peu pentus, ça dure une éternité et on peut profiter du cadre superbe. La partie en forêt sera plus joueuse avec quelques belles épingles. Rencontre avec un groupe en raid sur les classiques du Queyras, des choix de sentiers parfois curieux m’enfin « chacun sa route, chacun son chemin… ». Je poursuis par l’ancien canal jusqu’au lac de Roue et arrive en haut de la descente sur Château-Queyras. Grosse, grosse déception que cette descente ! Sentier large, dégradé, tantôt multi-traces tantôt aux allures de pistes. Très peu de plaisir, le « mauvais » sentier du séjour. Il est assez tôt, alors je revois le programme pour aller chercher un autre sentier tentant. J’en suis quitte pour une ultime remontée jusqu’au Col des Prés de Fromage. La montée va être bien longue, le rythme va decrescendo, j’y prendrai l’averse et arrivé enfin au col la source ne donne pas ! Je vois de la fumée dans une des maisonnettes sous le col. J’y chercherais de l’eau et des infos sur les sources voisines. Je finis à la Chapelle St-Simon pour un bivouac **** avec salle à manger tout aménagée, salle de bain privative et le saint de la montagne pour me bercer. Cette journée aura été bercée de souvenirs de sentiers parcourus avec Guillaume, Ticaillou ou Mika & Sylvie ;-)
J4 : Chapelle Saint-Simon – St-Véran – Col de la Noire – Barcelonnette | 74 km – 1950 D+ - 500m PP
Au réveil je découvre les premières lueurs du jour sur la Pointe de Rassis, superbe. Il fait grand beau et le calme n’est dérangé que par la cloche de l’église de Molines dans le lointain. Je range mes affaires et prends rapidement la route pour cette journée qui s’annonce longue. Le sentier est effectivement défoncé au début par les vaches, mais ensuite c’est le pied intégral, surtout dans ces lueurs du petit matin, très belle ambiance et beau single tournicotant ! Longue remontée connue jusqu’au refuge de la Blanche qui refuse de me servir un café : « on est fermé, on ouvre à midi »… Je ronge mon frein et m’en vais dans la rude montée au col de la Noire où finalement une bonne partie passe en poussage. Descente agréable et sans encombre sur le Col du Longet, à part un franchissement d’une barre rocheuse mal commode sur le rocher glissant. Descente ensuite interminable de la haute vallée de l’Ubaye que je n’avais encore jamais parcouru intégralement. J’ai beaucoup aimé, surtout sans troupeau ni patou pour perturber la quiétude des lieux. Arrivé à Maljasset peu après midi, je file au refuge en espérant trouver une place à table. Ben, je serai tout seul ! Les discussions vont bon train avec le gardien qui commence à me (re)connaître et son aide-gardien ariégeois, autour d’une pression et d’un très bon plat de ravioles revigorant ! Le bon de la journée est passé, la suite n’est globalement que liaison un peu fade, même si quelques sections de sentiers sont encore bien plaisantes. C’est long jusqu’à Barcelo, j’y arrive bien entamé et je renonce à remonter chercher un endroit pour bivouaquer. Ce sera donc camping (Le Plan). Bof, bof, l’emplacement sous le lampadaire allumé toute la nuit… Plus sympa la rencontre avec un Allemand qui traverse les Alpes en vélo de route. Il ne lui reste que 2 jours pour rejoindre Nice… j’estime à 6-7 jours le temps qu’il me faudra pour cette 3ème et dernière partie… Je ne traîne pas au bar, demain le réveil sonne à 5h.
J5 : Barcelonnette – Col des Orres – Embrun | 48 km – 1900 D+ - 350 PP
Journée de liaison pour rejoindre Embrun où je prendrai le train. Le timing est serré entre les horaires de train/bus et les orages annoncés pour le début d’après-midi. Du coup, le choix d’itinéraire est limité et je fais au plus court par le col des Orres. Montée longue mais assez sympa avec un portage très réduit (l’essentiel dans le haut passe en poussage). Descente globalement très moyenne avec un très court passage NR dans le haut (succession de grosses marches / blocs) puis des zones ravinées difficiles à roulées dans le bas. Mais je m’y attendais vu les commentaires et je suis déjà content de n’avoir rencontré aucun chien de troupeau. Une longue liaison essentiellement de piste pour rejoindre des sentiers sympas sous le Méale. Sur un single balisé piéton/vélo, peu avant d’arriver au parking du Méale, je découvre au dernier moment derrière un bosquet d’arbres un enclos à moutons. A peine le temps d’appuyer sur les freins, que je suis déjà face à deux chiens aboyants, dont un berger d’Anatolie impressionnant. L’autre chien se calmera assez rapidement. Par contre le berger d’Anatolie ne me laisse pas bouger. Au moindre de mes mouvements, il repart. Je renonce de suite à poursuivre le sentier qui passe à ras de l’enclos et donc du chien. Une expérience récente à Laragne d’un chien qui est passé par-dessus l’enclos ne me rassure pas du tout. Mais je n’arrive même pas à faire demi-tour sans que le chien ne s’excite à nouveau. Je patiente, la mascarade dure encore et encore. Puis je recule doucement, tout doucement sous les aboiements qui reprennent. Ca finit par passer, ouf. Evidemment pas vu de berger... Je compte contourner la zone par la piste mais l’enclos n’est pas loin de la piste et les chiens me suivent du regard en aboyant toujours. Je pars donc free-ride pour retrouver une autre piste plus bas… Ras le bol de ces chiens qui sont de plus en plus gros et agressifs. Phil’Ô, je n’ai pas la même expérience que toi ! Je vais appeler la mairie pour leur signaler ce chien. Sinon, je vois avec plaisir que les sentiers sous le Méale ont été roulés et sont donc bien marqués maintenant. Je croise des randonneurs sans doute restés à basse altitude vu les prévi météo. Enfin, Embrun, et le long retour à la maison via Briançon…
PS: même bug que précédemment dans la sélection des sentiers sur VTTrack pour rentrer la sortie. Seuls les 5 premiers s'affichent, les autres donnent des cases blanches. Ils sont pourtant bien tous dans la base VTTour (donc complété fiche par fiche et non associés à la sortie).