Départ : Croix sur Roudoule (Balise 233) (714 m)
Longueur : 55 km
Denivelé : 2400 m
Massif : Mercantour / Argentera
Sommets associés : Dôme de Barrot
Topos associés
Sortie du lundi 18 juin 2012
Conditions terrain
Terrain varié allant du très cassant au billard lisse de chez lisse. Sentiers secs (pas étonnant vues les températures !).
Compte rendu
Ça faisait un moment que je le reluquais ce tour !... Mais les conditions n'étaient jamais réunies pour pouvoir aller lui faire un sort. Hier en revanche, la météo était au beau fixe, la forme pas trop mauvaise et l'envie d'aller rouler sur ces roches rouges toujours bien présente. On y est donc allé, Stéphanie et moi !
La montée à Auvare se fait sans problème ; on discute un moment avec le berger qui nous demande où l'on "va comme ça". Quand on lui décrit le tour prévu et qu'on lui parle de la clue d'Amen pour aller à Guillaumes, j'ai bien senti dans son regard un mélange d'incrédulité et de compassion pour les pauvres fous que nous sommes :-)
Après Auvare, on opte pour la piste qui nous mène au Col de Panégière puis au col de Pras. Sur la partie bien roulante, nous pouvons contempler à loisir le Gélas et tous les sommets qui l'entourent tant le temps est clair et dégagé. Les pélites rouges font leur apparition et les couleurs deviennent flamboyantes.
Bientôt, le sentier remplace la piste. Les portions roulantes se font rares et le poussage / portage nous permettent d'arriver à un petit collet (b 254) depuis lequel on peut voir une partie de la suite de l'itinéraire. De là, une courte descente puis un travers monta-cala (comme on dit chez nous) nous amènent au col de Sui. On admire le panorama et on s'équipe pour la descente.
Celle-ci démarre sur un beau sentier puis passe sur de magnifiques dalles de pélites avant d'arriver à une grande baisse herbeuse. Une très belle entrée en matière. Malheureusement, la suite ne va pas être à la hauteur et c'est une trace très ravinée et caillasseuse que nous empruntons pour rejoindre Haute Mihubi. Le sentier redevient alors plus sympa (sans être extraordinaire) jusqu'à Basse Mihubi et son point d'eau salvateur. Moins sympa, il y a aussi un énorme troupeau gardé par 2 patous qui nous aboient dessus. Stéphanie est verte (elle a la trouille de ces chiens) ; moi, j'essaie de faire comme s'ils n'existaient pas mais je n'en mène pas large. On va tout de même réussir à faire le plein d'eau, à traverser le troupeau (qui recouvrait complètement le sentier) sans se faire croquer par les 2 toutous qui nous collent aux basques en aboyant. C'est ensuite un sentier de qualité très inégale qui nous mène au col de Roua.
Là, c'est pause casse-croûte et grande discussion. On bascule côté Daluis ou on fait les feignasses et on se laisse redescendre gentiment vers la voiture ?... Après avoir pas mal hésité (la chaleur nous a bien émoussés et la remontée au col, en fin d'après-midi, par un versant ouest, donc plein cagnard, ne nous emballe que moyennement). Finalement, l'envie de découvrir la suite est la plus forte et on décide de continuer !
Après une petite remontée sur piste, on arrive au début du sentier qui descend dans la clue d'Amen. Là, c'est du pur bonheur jusqu'au pont : le sentier est un petit single qui descend jusqu'au fond du vallon par une succession d'épingles joueuses. Le roche est rouge, la végétation bien verte, le relief escarpé... un plaisir de rouler dans un tel environnement ! Une fois le pont franchi, c'est un beau sentier en balcon qui nous attend. Bien exposé par endroits, bien technique aussi car les marches à franchir sont nombreuses. N'ayant pas envie de m'en coller une ici et sachant la suite encore longue et fatigante, je mets pieds à terre assez souvent lors de ces franchissements.
Petit à petit, on revient sur le Daluis et le sentier tourne vers le nord en direction de Guillaumes. Ça remonte, on pousse... et puis ça redescend d'une traite jusqu'à la route. Le single est sympa, un peu caillasseux dans le bas mais globalement agréable.
On se déséquipe et c'est reparti pour une bonne petite montée sur route jusqu'au départ du sentier du Point Sublime. Que dire sur cette portion ? Une seule chose : le sentier qui nous attendait et dont on avait entendu tant de bien nous a fait oublier la chaleur et le goudron fondu qui collait aux crampons :-) Ce sentier est à faire absolument (d'autant plus que le D+ qu'il impose n'est pas beaucoup plus important que si l'on reste sur la D 2202 qui monte elle aussi). Arrivés au pont de Berthéou, on se laisse glisser jusqu'à La Salette puis au pont Durandy.
Là, on est au pied de la dernière montée de la journée. On voit le col de Roua loin, tout là-haut. Le soleil nous tape dessus depuis plusieurs heures, nous sèche et nous déshydrate... Alors comme on n'est pas des bêtes mais des gens civilisés qui savent vivre, on est allé se piquer un tête dans le Var. Ça nous a bien ramolli pour la suite mais qu'est-ce que c'était bon ! :-)
Une fois séchés, on attaque la remontée et on ne va pas le rester longtemps (secs). Cette piste est d'une traîtrise absolue : les 300 premiers mètres se font assez bien et laissent croire que le retour au col de Roua ne va être qu'une formalité. Malheureusement, une fois Liouc passé, la pente devient tout simplement... abominable. On sue, on souffle et... on explose. Bref, on a pas mal marché sous le col !
L'arrivée au col est donc comme une délivrance. Finie la montée pour aujourd'hui et place à la descente sur une belle voie romaine pavée. C'est cassant par endroits, roulant à d'autres. La fin par le GR 510 est ludique avec de belles épingles qui mènent jusqu'au ruisseau au bord duquel on avait garé la voiture le matin.
Fin de cette (grosse) virée et bravo à Stéphanie pour l'avoir bouclée (la virée !) avec le sourire (comme toujours diront ceux qui la connaissent).
Avec : Stéphanie