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Sentier Cathare, une traversée de Narbonne à St Girons Départ : Narbonne (12 m)
Longueur : 480 km
Denivelé : 12900 m
Massif : Corbières
Sommets associés : Lasserre Chateau de Peyrepertuse Sentier Cathare
Topos associés
Sortie du jeudi 23 juin 2016
Conditions terrain
Bien sec dans les Corbières. Une zone très humide et parfois très boueuse autour de Montségur
Compte rendu
Iti suivi : Topo + Foix - St Girons par la GTAP et la Traversée des Portes du Couserans
Un beau voyage d'une semaine puisque après l'arrivée à Foix je n'avais plus envie de m'arrêter et ai continué 2 jours de plus jusque vers St Girons...
Matériel utilisé: je suis parti très léger puisque j'avais réservé à l'avance tous les gîtes (très facile, le sentier Cathare en est bien pourvu).
J'avais donc juste un petit sac à dos de quelques kgs avec une polaire, une tenue imperméable en gore tex (veste + pantalon), un short léger et une chemise légère pour être confortable et présentable le soir au gîte), une pharmacie minimaliste (avec surtout des "crèmes à cul" pour les éventuels échauffements), un maillot de vélo de rechange et quelques fruits secs.
Dans une sacoche de guidon, j'avais quelques outils pour réparer, 2 chambres à air, une pompe, une pompe haute pression, quelques rustines, quelques cartes Top 25 (pas toutes) et pis c'est tout.
Ne pas oublier un bidon d'eau qui m'a largement suffit par ces températures plutôt fraîches, attention par fortes chaleurs, il faut sûrement prévoir un peu plus, mais on trouve de l'eau dans tous les villages.
Jour 1: Narbonne - Embrès; 70 km; 1800 m D+
L'idée initiale était de partir de la maison en train jusqu'à Port la Nouvelle, départ "officiel" du Sentier Cathare, mais une grève SNCF m'a obligé à démarrer à Narbonne. Cette grève s'est avérée "positive" du moins pour moi puisque ça m'a permis de rouler plus longtemps dans les Corbières, massif que je ne connaissais pas, et de visiter l'abbaye de Fontfroide.
Je démarre donc très tôt le matin de mon super hôtel "Formule 1 et assimilé" pour m'enfoncer presque immédiatement dans la garrigue, l'hôtel ayant le grand -et seul- intérêt d'être situé à la périphérie Sud de Narbonne. Il y a encore beaucoup de vent mais il fait frais, détail important quand on envisage de traverser les Corbières, massif qui m'a paru sauvage, un peu âpre et qui doit être très désagréable par forte chaleur. Ce n'est donc pas le cas et je profite bien de ses superbes pistes faciles et parfaitement entretenues qui me rapprochent rapidement du fameux "sentier Cathare" que je récupère après avoir traversé un champ d'éoliennes (lancées à fond avec le vrombissement qui va bien...) un peu avant Durban.
Sur le sentier, les choses se corsent un peu, ça devient du vrai vtt avec des descentes parfois un peu techniques et quelques poussages assez long, en particulier pour monter à la Vierge de la Recaufa, sommet particulièrement venté d'au moins 376 m d'altitude ! Je poursuis néanmoins intégralement par le sentier jusqu'au joli et typique petit village d'Embrès (prononcer èèèmmbrèès) où j'ai trouvé par hasard un gîte charmant: il s'agit d'une petite maison de village disposant de 3 chambres, d'une grande cuisine et d'une douche, et j'y suis seul. Comme convenu au tph, l'hôtesse a garni le frigo et je n'ai plus qu'a me "cuisiner" un bon plat de nouilles au jambon.
Jour 2: Embrès - Duilhac sous Peyrepertuse; 57 km; 1700 m D+
Bien que ça monte fort dès le départ, le sentier cathare est magnifique et se prête parfaitement au vtt avec même plusieurs longues portions de singles bien lisses. Je le suis donc jusqu'à Tuchan où je visite mon premier château, celui d'Aguilar.
C'est ici que je fais ma première infidélité au Sentier qui me semble peu roulable d'après la carte: je vais jusqu'à Paziols par une charmante petite route qui serpente entre les vignes et je monte par de bonnes pistes en direction du Pech de la Couronne pour rejoindre le Sentier un peu avant le château de Quéribus. Ça me semble une excellente option à vélo, ça roule très bien et les vues sont très dégagées sur les Pyrénées, les Corbières et la mer.
Après une visite du château, je poursuis par une longue piste en balcon qui m'évite de descendre trop (la descente directe sur le Sentier Cathare depuis Quéribus me semblant très technique) et qui me permet d'atteindre le château de Peyrepertuse, lieu de ma 3ème visite de château; il s'agit donc pour moi d'une étape "cyclo-culturelle" afin de ne pas pédaler trop idiot. Je dors ce soir au gîte communal de Duilhac. Il n'y a pas vraiment d'épicerie ouverte contrairement à ce que m'avait annoncé la gérante du gîte; un coup de fil de sa part permet à l’épicière (qui n'était pas loin) d'ouvrir très gentiment et momentanément sa boutique afin d'acheter 3 bricoles "pour la route". Ça se termine au resto où je passe une agréable soirée en compagnie des deux seuls autres randonneurs rencontrés ce jour au gîte.
Jour 3: Duilhac - Aigues-Bonnes; 48 km; 1500 m D+
Je paye ce matin la préparation hâtive de mon matériel avant le départ: c'est après mes 200 premiers mètres de dénivelé que je crève et constate donc par la même occasion que le tas de chambres à air emportées à la hâte sur la table du garage n’était pas le bon: j'ai pris le tas de chambres à air crevées.... Un retour au gîte -et une perte de 200 m de dénivelé chèrement gagné- s'impose afin de bénéficier d'un évier rempli d'eau pour repérer les micros trous des chambres à air. J'y perds donc une bonne heure mais me voilà rassuré pour la suite du parcours.
Donc, je remonte le long du sentier Cathare jusqu'au Pla de Brézou (court poussage) où je sens que le climat n'est à partir d'ici plus le même: il y a un peu d'herbe, des vaches et il fait presque froid à 650 m !
La descente qui suit est parfois technique (avec même quelques passages à pied) mais c'est un beau moment de vtt. Je remonte ensuite par la petite route des Gorges de Galamus: c'est du goudron mais c'est court et ça vaut vraiment le coup, les gorges sont impressionnantes.
Je récupère la variante équestre du Sentier Cathare à Cubières sur Cinoble qui me monte facilement à un très beau passage verdoyant et bucolique vers le col de Péchines au pied du Pech de Bugarach. Les lieux sont occupés par des vaches et des chevaux pas du tout farouches et même plutôt câlins, de qui est assez rare.
Le passage qui suit est magnifique et bucolique d'autant plus que ça descend : on roule dans de vastes prairies solitaires et assez sauvages sous le Pech de Bugarach et en direction des Fenouillèdes. Mais je quitte bientôt le tracé « officiel » qui ne me paraît pas très cyclable pour une piste à droite qui me descend rapidement et dans un bel environnement forestier sur Caudiès de Fenouillèdes, Il ne me reste plus qu'à remonter les très jolies gorges de St Jaume sur un sentier parfois un peu aérien mais parfaitement cyclable, mis à part les passerelles dont la largeur excède (ou pas...) à peine la longueur de mon cintre. Mon gîte situé à Aigues-Bonnes n'est plus très loin ; l'accueil y est chaleureux ce qui est d'autant plus agréable que la température a chuté et que la pluie s'est invité pour ce soir. Il s'agit d'un « accueil paysan » et on y mange des produits de la ferme, en particulier du délicieux « veau sous la mère ».
Jour 4 : Aigues-Bonnes - Espezel; 66 km; 2200 m D+
Beau temps le lendemain matin, mais la descente très matinale sur le château de Puylaurens est pour le moins frisquette, La remontée suivante me réchauffe rapidement et la vue sur le château est magnifique. J 'arrive à Axat assez vite par de bonnes pistes rapides.
Je continue par le sentier Cathare jusqu'à Cailla ou débute un très beau et long single légèrement montant que je quitte à Marsa: la suite sent le poussage, voire le portage et mon vélo un peu chargé me paraît un peu trop lourd pour ça. Je fais donc une grosse infidélité au Sentier Cathare pour monter rive droit des Gorges du Rebenty afin de rejoindre par une bonne piste montante les sommets qui séparent les villages orientaux du plateau de Sault des gorges. C'est une région que je ne connais pas et le beau temps m'incite à prendre de l'altitude.
Le début de la montée est chaude mais des nuages surgissent de nulle part et viennent cacher le soleil et refroidir sérieusement la température, d'autant plus que je me trouve maintenant assez haut, autour de 1200 m. Je trouve là-haut un circuit balisé vtt que je suis jusqu'à Rodome et qui s'avère bien plus intéressant que les sections de pistes ou petites routes que je comptais suivre. Il est encore tôt, le temps semble finalement se maintenir même si les nuages me cachent les sommets des Pyrénées et je décide de poursuivre mon errance vers l'Ouest et de ne pas mettre le cap directement sur Espezel, mon étape du soir. De beaux sentiers me font passer par un des nombreux « Pic du Midi » qui jalonnent les régions montagneuses ; celui-ci, très modeste, semble être celui qui indique midi à Roquefeuil, gros village du plateau de Sault non loin d'Espezel où je finis par descendre vers 16h.
Le gîte est sympa et fonctionnel, la nourriture roborative et je m'y retrouve encore une fois seul; je n'aurai pas rencontré grand monde jusque là...
Jour 5 : Espezel - Roquefixade; 70 km; 2200 m D+
Mauvais temps ce matin, la pluie et le vent balayent le plateau et vers 900 m d'altitude, il ne fait pas vraiment chaud. Le début est néanmoins facile car plat entre les champs de céréales et de patates, grande spécialité des lieux. Je retrouve le sentier Cathare quand il grimpe sur le Plateau de Languerail, magnifique passage où la vue se dégage sur Montségur. Les nuages se déchirent un peu, le vent reste bien présent et l'ambiance devient magnifique. J'arrive bientôt au point le plus haut de ma traversée, 1350 m juste au dessus des profondes gorges de la Frau où je vais bientôt plonger.
La descente sur Comus puis sur l’entrée des gorges est très rapide et je commence à m'y refroidir sérieusement. Le passage des gorges est vraiment splendide : le sentier devient plus technique sans opposer de véritable difficulté et virevolte d'un bord à l'autre du fond des gorges dont la largeur n'excède parfois pas quelques mètres. Cette descente ne me réchauffe pas vraiment et la première chose que je fais arrivé à Fougax est de boire un chocolat chaud au premier bistrot ouvert !
J'ai donc évité la remontée sur Montségur empruntée à la fois par le sentier Cathare et par la « Grande Traversée Ariège-Pyrénées en vtt»: ce passage ne présente aucun intérêt à vtt sauf si on aime le poussage intégral (voire le portage) sur au moins 300 m de D+. Il vaut mieux descendre à Fougax par la route et prendre le sentier (balisé sur les nouvelles cartes) et qui monte vers le col des Balussous; il y a un peu de poussage facile au milieu mais la traversée vers la ferme de Morenci est facile et très esthétique, en balcon face au Pog qui supporte Montségur. Je n'ai pas suivi ce sentier, j'ai pris l'ancien par erreur (qui n'est en fait plus balisé sur le terrain mais qui est indiqué comme balisé sur les vieilles cartes comme la mienne): il est ravagé en bas par l'exploitation forestière et comporte une partie très raide d'autant plus délicate que j'y ai rencontré un terrain détrempé et particulièrement glissant.. Donc, ne pas suivre aveuglément ma trace GPS à cet endroit !
J'arrive donc à la ferme Morenci en ayant perdu pas mal d'énergie; le terrain est détrempé, parfois très boueux et la montée finale versant N jusqu'au col de Montségur (où je retrouve le sentier Cathare) est pénible, d'autant plus qu'il refait très froid, que le temps se recouvre et qu'il pleut même un peu. Je reporte donc l'assaut du château (et sa visite mais je l'ai déjà visité plusieurs fois) à plus tard.
La descente sur Montferrier est rendue très glissante par la boue mais reste un bon moment de vtt. Je poursuis par le sentier Cathare jusque vers Nalzen: je l'abandonne dans une montée vraiment trop boueuse, ça dérape à chaque coup de pédale et comme je ne suis pas masochiste, je finis l'étape jusqu'à Roquefixade par une petite route.
Le gîte d'étape de Roquefixade est à ne pas rater: il est tenu par un anglais excentrique et musicien, inventeur d'instruments fait de matériaux hétéroclites dont il nous fait des démonstrations étonnantes, et surtout sa femme fait une cuisine raffinée et excellente, le meilleure repas de toute ma traversée.
Jour 6: Roquefixade - Unzent ; 82 km; 2200 m D+.
La dernière étape jusqu'à Foix est très courte mais très belle; on remonte une dernière fois sur les hauteurs qui domine la vallée de l'Ariège avant d'entamer une très belle et très agréable descente à vtt sur Foix. J'arrive à Foix vers 10h du matin et n'ai pas envie de m'arrêter: je suis en forme, le vélo aussi, pas de problèmes de mécanique; je poursuis donc l'idée que j'avais en tête depuis 2 ou 3 jours: continuer jusque vers St Girons en faisant étapes chez des amis.
Je n'ai plus de cartes des régions que je traverse et utilise mon gps pour bricoler une itinéraire intéressant et cohérent qui me fait zigzaguer un peu, mais qu'importe... J'emprunte une partie du GR du Tour de la Barguilère qui me fait passer par des coins sauvages autour d'Alzen, puis je finis par me rapprocher de la maison des amis (au dessus de Pamiers) non sans passer par le point le plus haut du secteur, le Pech de Limouzy, dont une partie de la descente hors sentier laisse quelques griffures de ronce sur mes jambes et mes bras.
Jour 7: Unzent - Lasserre; 87 km; 2300 D+
je poursuis mon errance vers St Girons par la "Grande Traversée Ariège Pyrénées", déjà parcourue avec Patricia il y a 2 ans: je sais que sur cette portion, le tracé est très intéressant et même parfois un peu physique. Il fait très beau pour la première fois, presque un peu chaud et je ne résiste pas au plaisir d'une baignade au lac de Filleit, ce qui a aussi le mérite de me laver, ayant traversé des zones un peu boueuses quelques km avant.
Arrivé à St Lizier, je poursuis par la "Traversée des Portes du Couserans", nouvellement balisée vtt qui me pose à Lasserre, but ultime de mon voyage.
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