Départ : Plan du Lac (1170 m)
Longueur : 25 km
Denivelé : 1800 m
Massif : Ecrins / Taillefer
Sommets associés : Plat de la Selle
Topos associés
Sentiers associés :
Sortie du lundi 15 juillet 2013
Conditions terrain
Tout est sec; les premiers névés n'apparaissent que vers 2700m. Sentiers pas toujours très propres...
- Le Plat de la Selle > St-Christophe : Pris à la montée. Sec, propre, malgré des passages herbeux sur le haut et dans les sapinières. Passages T6 sévèrement burnés entre 2100 et 1900; avis aux amateurs...
- Plat de la Selle > Pré Clot : Sec, pas toujours très net, sablonneux, fuyant et sale (cailloux roulants), la faute à un manque de fréquentation sans doute. Quelques passages en pierriers sur le bas.
- Pré Clot > Epingle 1501 m : Sec, propre, récemment fauché.
- Miroir des Fétoules > Le Puy : Sec (trop?), et propre, RAS.
- Le Puy > Combe du Salude (balcon du Vénéon) : Sec et propre.
- Sentier balcon > Plan du Lac : Sec et propre.
Compte rendu
Bande-son recommandée
Il était une fois, il n'y a pas si longtemps - c'était ce week end - et dans un royaume pas si lointain - Le Dauphiné - un jeune chevalier presque sans peur et à peu près sans reproche. Oh, bien sûr, il n'était guère connu hors de son pays, et n'avait commis que peu de faits d'armes glorieux, mais ceux qui le connaissaient louaient sa probité, et son attachement à monter sur, sous ou à côté de sa monture tous les chemins qu'il descendait.
Un jour, quelques bougres parmi les relations de notre héros - ils travaillaient dans le même château - entreprirent de le corrompre pour l'associer à leurs noirs desseins.
Toute une nuit durant, à la taverne du bourg, ils le firent boire, et malgré sa résistance à la boisson - par ailleurs légendaire - il finit par leur céder. Aussi se livra-t-il en leur compagnie, aux plaisirs honteux et coupables de la DH en station, tout un week-end durant.
Or, voyant cela, les Dieux du VDM, qui président comme chacun sait à la destinée de toute âme prétendant à enfourcher un VTT au-dessus de 2000 m d'altitude, entrèrent dans une colère terrible, et pour lui signifier leur courroux, jetèrent une malédiction sur la cartouche de compression de sa Talas 36. Celle-ci, déjà fort mal en point, explosa alors, laissant fuir toute la précieuse huile qu'elle contenait, réduisant ainsi le débattement à néant.
Fort affligé par ce revers du sort, notre héros ne renonça pas pour autant, et fit l'acquisition, auprès d'un mystérieux voyageur, d'une Marzocchi 55 qu'il installa alors sur sa monture avec l'assistance de son jeune frère, escuyer fort habile.
Il décida alors de se lancer dans une quête épique, afin de prouver aux Dieux qu'il n'avait rien perdu de sa valeur, et restaurer ainsi son honneur perdu.
Il voyagea alors longtemps, bravant fourbes Anglois en camping-car, débonnaires Bataves en chaussettes dans leurs nu-pieds, et des hordes de routeux semi-bedonnants, prétendants à la montée de l'Alpe d'Huez, pour rejoindre les confins sauvages et hostiles de la vallée du Vénéon.
L'ambition qui animait notre héros était de s'attaquer à un topo hostile et mystérieux, que l'on ne connaissait alors qu'à travers d'antiques écrits, rédigés de la main de BDS l'Erudit, infatigable explorateur et fin connaisseur de ces contrées: la boucle du Plat de la Selle.
Après s'être consciencieusement équipé, le chevalier se mit en route, et, bravant force diesels aux fumées toxiques, atteint bientôt les hauteurs du paisible bourg de Saint-Christophe-en-Oisans.
Avalant alors une potion de force, acquise contre quelques pièces d'or dans une échoppe du bourg, il entama sa longue ascension, sa monture sur le dos, et gravit un à un les neuf cents mètres de D+ qui le séparaient du sommet tant convoité, bravant au péril de sa vie moult bêtes féroces - mouches et papillons, pour la plupart.
A la vue des aiguilles acérées et majestueuses qui le cernaient de toutes parts, il s'enhardit, avala une frugale collation, arrosée d'un divin breuvage fortement houblonné venu du lointain Royaume d'Ecosse, et se jeta dans une bataille furieuse contre les épingles T4 de la descente de la Combe de l'Aiguille. La tâche lui fut rendue ardue par la présence de nombreuses pierres roulantes sur le sentier, ainsi qu'un terrain de nature parfois sablonneuse et fuyante et de quelques pierriers.
Arrivé au bas de cette épreuve, il fut si décontenancé de retrouver la civilisation qu'il rata un bout de sentier et perdit 25m de D- sur la piste. Voyant cela, les Dieux se mirent à pouffer, puis à rire de bon cœur. Il se retourna alors vers eux et leur lança "C'est malin..." d'un air vexé. Mais en voyant le beau sentier muletier fraîchement fauché qui le ramènerait à Saint-Christophe, son cœur se réjouit.
Or, les Dieux décidèrent que, si le chevalier avait dans sa quête fait preuve d'intégrité jusqu'alors, il ne l'absoudraient pas de ses fautes sans l'avoir soumis à une dernière épreuve. C'est donc sous un soleil brûlant que notre héros dut remonter les 400m qui le séparaient du Miroir des Fétoules.
Alors qu'il n'en menait pas large, et menaçait de renoncer à tout instant, le sommet se découvrit enfin. A la vue du sentier décrit par le légendaire Ricil du Monêt', noble gardien de la quiétude de ces montagnes, sacrées entre toutes, le chevalier se rasséréna, et se lança ardemment sur le beau sentier, s'illustrant à coups de noses subtils et de franchissements audacieux, et rejoint le hameau du Puy sans pied poser.
Voyant cela, les Dieux furent contents, et le récompensèrent en lui épargnant gros coups de cul, fourbes crevaisons et chutes mortelles sur le beau balcon et l'épinglu qui l'amenèrent au terme de son périple; les eaux turquoise de Plan du Lac.
Le chevalier descendit alors de sa monture, fourbu, mais heureux à l'idée que son honneur ait été ainsi restauré, et se jura alors de poursuivre la noble quête des sommets de ce monde.
Mais ceci est une autre histoire...
[Résumé en moins de 5 lignes pour les fainéants, grincheux et autres allergiques à la littérature: montée tranquille sur la route puis gros portage velu pour monter au plat de la selle. Le versant Ouest est à oublier pour le commun des mortels, réservé à une super-élite de VDMistes sévèrement burnés. Le versant Sud, lui, est bien tracé et beaucoup plus accessible, malgré un terrain fuyant (sable, gravette, pierriers) et un peu sale, la faute à une fréquentation certainement très faible.
Remontée au Mirroir des Fétoules sous le cagnard, et grosse banane sur les sentiers jusqu'en bas.]