Départ : Ens (1250 m)
Longueur : 21 km
Denivelé : 1650 m
Sommets associés : Pic de Thou
Topos associés
Sortie du dimanche 01 septembre 2013
Conditions terrain
Terrain trempé à la montée et sec à la descente.
Compte rendu
En montagne, les rêves commencent bien souvent dans son lit, le nez dans les topos.
Le pic de Thou et les lacs de Consaterre, sont une classique du ski de printemps au départ de la vallée de Rioumajou, décrite dans tous les topos du secteur. C'est une jolie photo du premier lac surmonté par ces petites dents si caractéristiques entraperçue dans l'un d'entre eux qui a fait que j'avais coché cette ascension depuis un moment déjà.
N'y étant toujours pas monté à ski, je décide d'étudier la possibilité d'y aller à VTT. Plusieurs photos et CR de randonneurs à pieds trouvés sur internet, me convainquent rapidement de délaisser le versant Rioumajou, pour aller défricher l'ascension en boucle depuis Ens qui semble très prometteuse pour le VTT avec en plus la perspective d'avoir une très jolie vue dès le départ car Ens est perché sur un promontoire dominant la vallée servant de point de départ aux parapentistes.
Météo France prévoit un soleil radieux pour le vendredi. Parfait : on fonce!. C'est donc avec le moral gonflé à bloc que je me couche le jeudi soir.
Belle nuit étoilée en partant à 4h30 de Toulouse augurant d'une très belle journée. Arrivé au pied de Pyrénées un détail m'inquiète : les étoiles ont disparue!!! Mais il fait encore trop sombre, pour que j'arrive à me faire une opinion. Arrivé à Ens, au petit jour, plus de doute possible : le ciel est plombé, tous les sommets sont dans les nuages dès 1800m et aucun vent qui permettrait d'espérer que les nuages s'évacuent rapidement. Gros, gros coup de blues … Apres 2H15 de mazoutage nocturne, il serait vraiment rallant de signer un B4m. Je décide donc de démarrer, me disant que si le brouillard descend ou s'il se met à pleuvoir je pourrais toujours faire demi tour fissa.
Je commence donc par remonter la piste qui sillonne paresseusement une magnifique forêt mixte. Tout est trempé et et il se dégage de cette atosmphère vaporeuse un sentiment de très grande quiétude. A l'orée de d'une clairière, j'aperçois un énorme sanglier qui trottine tranquillement au dessus de moi, puis quelques minutes plus tard au détour d'un virage je tombe nez à nez avec grand cerf qui détale aussitôt. Au virage suivant, il est a nouveau là, me faisant face. Il me toise longuement comme pour me dire :"venez en paix, vous êtes ici chez moi", puis en une fraction de seconde il regagne les bois. Merci dame nature pour cette belle rencontre.
Je reprend alors mon chemin . La piste qui s'est engazonnée tout en restant bien roulante devient bien plus raide après la grande épingle au dessus du "Sarrat de Coudouy". Initialement J'avais prévu de la quitter au moment ou elle retraverse le ruisseau pour prendre le chemin qui rejoint à flanc le lac de la Coume. Arrivée au ruisseau, la piste au lieu de tirer tout droit fait un lacet de plus qui n'est pas sur la carte. Je monte voir : c'est une impasse. Je redescend et je cherche à pieds le chemin qui rejoins le lac. Très eu marqué dans les bois il promet un portage teigneux. Je choisi donc de remonter directement la trouée dans le bois qui coupe le sentier arrivant depuis Ens par la croupe. C'est donc parti pour un portage de 200m de D+ "dret dans le pentu" sur un terrain plus que spongieux. En moins de deux secondes les herbes hautes me trempent le short. C'est dans ces moments la qu'on apprécie les pédales plates et les Trango. Au moins, j'ai les pieds au sec!
A la cote 1650, je rejoins le sentier qui arrive depuis Ens. Le plafond est remonté jusque vers 2100m environ. De temps à autres quelques taches jaunâtres au milieu des nuages laissent penser que le soleil n'est pas très loin. Je décide donc de monter jusqu'à la brèche à 2179m. qui permet de basculer sur le versant Ouest (Rioumajou). Le sentier s'avère excellent (digne des meilleurs singles Queyrassiens) augurant d'une fabuleuse descente. Il remonte plein ciel de jolies croupes dans une magnifique lande avec un gazon moquette à poils ras. Je passe donc en mode PPP (Pédalage, Poussage, Portage) pour rejoindre la brèche. Le plafond n'ayant pas bougé, c'est donc dans une purée de poix à couper au couteau que j'arrive à la brèche. Une petite bise glaciale me cueille. je me change fissa et je décide d'attendre, pour voir si la bise va réussir à dégager les nuages.
Au bout de 20 minutes : bingo! Le ciel se déchire me permettant de voir le versant Rioumajou et la suite du chemin qui traverse longuement jusque sous le déversoir des lacs. C'est donc reparti.
Le début de la traversée est descendante (100m de D-). Le chemin est trempé, très étroit et qui plus est couvert de crottes de moutons. C'est une vraie patinoire. Roulage très difficile dans ces conditions et même à pieds dans certaines sections je n'étais pas très fier. Au bas de la descente le sentier s'élargit, ce qui me permet de gagner rapidement le pied du ressaut défendant l'accès aux lacs. A cet endroit là, plusieurs chemins sont possibles. Une première ligne de cairn, remonte un ruisseau à sec dans une immense tranchée qui remonte l'intégralité du ressaut. Je préfère suivre la ligne de cairns qui remonte à gauche une vaste croupe gazonnée. Le sentier est parfois mal marqué mais le gazon moquette à poil ras laisse penser que ca devrait bien rouler à la descente.
Au sortir du ressaut ca roule à nouveau : une vaste cuvette engazonnée conduit rapidement juste sous le premier lac.
Arrivé aux lacs, je profite de l'éclaircie pour faire rapidement des photos, car cette embellie ne semble pas vouloir durer. Les sommets sont toujours accrochés et le pic de Thou joue à cache-cache avec les nuages.
Une sente (nom marquée sur la carte IGN) part à gauche des lacs et remonte une croupe gazonnée en direction de la brèche à 2608 m au pied du ressaut final du Pic de Thou. Profitant du temps qui semble vouloir tenir encore un peu, je fonce jusqu'à la brèche vélo sur le dos. Malheureusement à la brèche , je suis à nouveau dans la brume. Deux grands vautours s'amusent à franchir et à refranchir la brèche en rase mottes. Le bruit du déplacement d'air de ces grands volatiles est vraiment impressionnant.
Pour la forme je monte rapidement à pieds au sommet (ca grimpatouille en mettant un peu les mains). Arrivé au sommet je suis toujours dans la mélasse et le ciel commence à vraiment s'assombrir. Je redescends donc très rapidement à la brèche ou je retrouve le vélo. Le tout début de la descente (entre 2608m et 2550m) se fera en mode PPP, puis à partir de là, gaz ca roule nickel jusqu'au lac en alternant les morceaux de sente mal marqués, les sections de freeride gazonné et quelques passages en dalles jubilatoires le tout dans un niveau T3-T4.
Arrivé aux lacs, je trouve deux randonneurs qui sont en train de casser la croute. J'en fais rapidement de même puis je reprends la descente. Au sommet du déversoir du je me laisse embarqué par une sente trop à droite qui fini par se perdre. Je reviens sur mes pas pour reprendre la bonne sente qui mène au pied du ressaut dans un bon niveau T4 bien sympa.
Je file ensuite par le chemin qui mène à la brèche à 2179m. C'est facile mais il ne faut pas s'en mettre une sur ce long chemin en traversée, Lors d'une pause photo je suis rejoins par un berger fort sympathique avec qui je discute un peu. Il me dit que c'est bien la première fois qu'il voit quelqu'un à vélo ici. Je reprends ensuite ma route et les 100m de D+ sous la brèche sont vite avalés vélo sur le dos.
Les nuages se sont accrochés à la brèche versant Ens, c'est donc à nouveau dans la mélasse que j'entame la descente sur ce versant et quelle descente ! Une descente de 950m de D- qui n'en finit pas, sur un single de folie digne des meilleurs du Queyras le tout dans un niveau T3 alternant des portions très lisses et rapides, du cassant, des portions de free ride gazonné, là où le sentier est un peu moins marqué et quelques jolis pif paf dans de courts ressauts. Un grand moment de VDM. Sorti de la mélasse vers 1950m, je m'arrête à plusieurs reprises pour faire des photos afin profiter de la lumière si particulière de ces journées ou faute de ciel bleu, la nature apparaît beaucoup plus verte.
Au final, malgré une météo capricieuse me privant de la vue au sommet, cela aura été une très belle sortie de VDM avec une descente d'anthologie.



























