Départ : Larche (1666 m)
Longueur : 68 km
Denivelé : 5400 m
Massif : Ubaye / Orrenaye / Alpes Cozie
Sommets associés : Col de Ruburent Lago Visaisa Tête de Moïse
Topos associés
Sentiers associés :
- Colle de l'Enchiausa (versant NO) T5+GPX
- Tête de La Fréma T4GPX
- Col de la Gypière > Refuge du Chambeyron T3GPX
- Refuge de Chambeyron > Borne 2056 m T2GPX
- Col de Mallemort > Larche T3GPX
- Col des Monges > Source de la Maïra T4GPX
- Ruines de la Marguerite > Larche T3GPX
- Tête de Viraysse > Col de Mallemort T3GPX
- Lac du Vallonnet Inférieur <> Baraquements de Viraysse T3GPX
Sortie du lundi 17 juillet 2017
Conditions terrain
Bien sec, mais bon grip
- Colle de l'Enchiausa (versant NO) : Nul, inroulable sur les 2/3 du D-. C'est un immonde pierrier
- Tête de La Fréma : Excellentes conditions.
- Col de la Gypière > Refuge du Chambeyron : Encore un petit névé à franchir sous le col. Mais ça passe !
- Refuge de Chambeyron > Borne 2056 m : Toujours aussi panoramique
- Col de Mallemort > Larche : Bon grip malgré la sécheresse
- Col des Monges > Source de la Maïra : Sur le haut, un joli T3 bucolique, puis du bon gros T4 en gravette avec un final avec quelques portions T5
- Ruines de la Marguerite > Larche : La végétation masquant trop le sentier, nous n'avons pas trop pu nous lâcher. Mais que d'épingles... Excellent
- Tête de Viraysse > Col de Mallemort : Excellent
- Lac du Vallonnet Inférieur <> Baraquements de Viraysse : Paradoxalement, c'est la partie hors pierrier qui roule le moins. Perso, j'adore.
Compte rendu (par Phil'Ô)
Iti suivi : Fouillouse > Tête de Viraysse > Marguerite > Larche > Col de Roburent > Col de Feuillas > Col de l'Enchiausa > Chiappera > Col de la Gypière > Tête de la Frema > Fouillouse
Voici le W.E tant attendu : un raid itinérant de 3 jours de partage dans le paradis du VdM avec Timothée, qui à 15 ans va me prouver une fois encore que la valeur n'attend pas le nombre des années. Oh, nous n'avons pas battu des records de D+, ni réussi un défrichage audacieux... non, nous avons seulement partagé trois jours de souffrance, de plaisirs, bref de belles tranches de vie entre un père et son fils comme la montagne sait les offrir ! Merci Timothée pour ta joie de vivre, ton courage et tes qualités humaines.
Jour 1
Fouillouse (1900m) > Col du Vallonet (2530m) > Tête de Viraysse (2720m) > Vallon de Rouchouse (2050m)> Marguerite (2320m)> Larche (1650m) : D+ 1350 m
Départ à la fraiche dans l'ombre du Brec en direction du Col du Vallonet. Après 150 m de D+, je réalise que j'ai oublié mon téléphone à la voiture. Allez, hop, un A/R de rab... La montée à Vallonet est comme d'habitude, raide au début, puis agréable et rapidement s'impose le premier portage. Court A/R pour aider Timothée dans ce premier portage du raid. Descente agréable dans un cadre toujours aussi somptueux et rapidement nous prenons le chemin de travers pour éviter de trop descendre. J'aime bien ce sentier bien qu'il soit plus exigeant que son cousin plus bas. Nous montons à Viraysse en pédalant une très grande majorité. Arrivés au sommet, nous constatons que le fort est ouvert et que l'association qui l'entretien propose des visites gratuites... C'est fou ce qu'ils ont construit à cette altitude.
Déjeuner sur le toit du fort avec un panorama d'enfer.
Nous filons sur le Col de Malemort et on enchaine vers le torrent de Rouchouse. Je trouve enfin le sentier à flanc qui permet de ne pas trop perdre d'altitude et rapidement nous arrivons au petit gué qui marque la remontée vers la piste desservant le sentier de la marguerite. Il fait chaud et Tim commence à tirer la langue. Un petit plouf dans le torrent et on attaque le deuxième portage du raid. Je prends les roues de Tim sur mon sac pour le soulager et finalement ça passe pas si mal. Final par le sentier de la Marguerite qui était très encombré par la végétation, ce qui freine (un peu) la progression. Arrivée au Gite de Larche pour une bonne douche et une "sauvage". A ma montre, j'accuse 1550 m de D+. Raisonnable.
Jour 2
Larche (1650 m) > Col de Roburent > Col de Feuillas (2750)> Vallon de l'Enchiausa (2300m) > Col de l'Enchiausa (2740m) > Saretto (1530m) > Chiappera (1650m) : D+ 1700 m
On a mal dormi dans le refuge car il était complet, on était situé dans les combles où devait bien faire 30 °C ! Alors on part tôt car je sais la journée intense. On monte par la route du Lauzanier et on attaque la remontée du Roburent jusqu'au Col. Là pause pour admirer le lac et on retourne en arrière. Je laisse le choix à Timothée entre franchir le Col de la Gypière de L'oronaye ou aller vers l'inconnu, à savoir le Col de Feuillas. Bobo l'avait franchit et il semblait qu'après le court portage annoncé comme immonde, la descente était superbe mis à part le tout départ... Timothée se sentant d'attaque et mesurant ma soif de découverte, on opte pour Feuillas.
Une fois de plus, l'enthousiasme de notre ami transalpin va nous jouer de mauvais tours. OK le portage annoncé est bien abominable, mais effectivement il est court. Mais de l'autre côté, c'est juste inroulable. Tout juste quelques dizaines de mètres entre les obstacles. Le pire c'est que ça dure un moment. Nous recommençons à vraiment rouler qu'il est déjà temps d'attaquer la remontée sur le sentier de l'Enchiausa. Là aussi, le sentier est annoncé par Florent comme facile. Sauf que c'est la partie basse qui l'est et que nous le retrouvons juste lorsqu'il devient abominable. Là Timothée va vraiment couler une bièle. Autant dans le premier portage je ne suis redescendu lui prendre son vélo sur seulement 75 m de D+, autant sur la remontée à l'Enchiausa, j'ai du bien faire 150 m en A/R avec mon barda puis le sien. Surtout dans le dernier ressaut. Mais le Tim est solide et malgré la fatigue et le mal au dos, il va gaillardement atteindre le Col. Le problème, c'est que du côté Apsoï, c'est une merde sans nom sur 75 m de D- et que le reste, bien que sur un sentier large et travaillé dans un immense pierrier, les pierres immenses éboulées d'on ne sait où rendent la progression hachée ou au pire chaotique. Heureusement que lorsque le sentier passe en rive droite, ça roule enfin. Je ne vais donc pas imposer à Tim la remontée au Pas de la Cavalle, mais on va s'enfiler la descente sur Saretto. Un bon gros T4 en gravette où il va faire montre de toute son aisance malgré la fatigue accumulée. Arrivés à Saretto, il fait chaud alors on coupe au plus court et on rentre par la route sur Chiappera. Mon alti affichera 1980 m de D+... une paille
Jour 3
Chiappera (1650 m)> Col de la Gypière (2920 m)> Tête de la Frema (3140 m) > Fouillouse (1900 m): D+ 1500 m
C'est une journée que Timothée appréhende car le ratio de portage est conséquent. D'entrée de jeu, je prends ses roues sur mon sac pour s'enfiler les 600 m de portage souvent exposé qui permettent de passer au dessus de la cascade de Stroppia. Puis on remonte le vélo pour la bonne séance de PPP (pédalage/poussage/portage) jusqu'au pied du raidillon conduisant au Col de la Gypière. J'aide comme je le peux en faisant quelques A/R lorsque je trouve qu'il est trop loin de moi et en portant son attirail sur le mur final sous le col. On arrive au col à 13h00 et on reprend des forces. Tim hésite un moment pour tenter la Tête de la Frema, surtout que vu du col, cela semble impossible à rouler à la descente. Je n'insiste pas (le principal est fait) mais lui fais comprendre que c'est une sacré belle occasion de cocher son premier 3000 et quel sommet ! Il va me ravir lorsqu'il me sort "bon on y va, je verrai bien jusqu'où je monte"... Dans la montée il me questionne régulièrement sur l'altitude et je sais que tant qu'on sera sous les 3000 il s'efforcera de grimper. Mais une fois de plus il va me réjouir lorsque les 3000 m franchit, il continue dans son portage 100 % autonome jusqu'au sommet ! Bon j'ai quand même totalisé 1850 m de D+ sur mon alti.
Au sommet, nous nous en mettons plein la vue. Les randonneurs nous applaudissent et le visage de Timothée s'illumine de bonheur ! On prend un peu de temps et la descente commence. Au début jusqu'à la traversée exposée, on est prudent bien qu'on en roule 90 %. Après le petit verrou Tim ne quittera plus la position de pilotage sauf pour une ou deux épingles retords... Je me régale à le voir prendre son pied sur ce sentier nécessitant de la finesse de pilotage et de l'engagement. La suite... comment la résumer ? C'est arsouille avec mon gamin de 15 piges sur un sentier taillé pour le VdM ! On arrive à Fouillouse heureux !
J'ai en plus de Timothée qui pour l'instant n'est que dans la jouissance du bonheur immédiat, renforcé cette profonde fierté paternelle que les enfants savent cultiver chez leurs parents. Je suis comblé :cool:
P.S : Traces GPS relevé terrain disparues suite mauvaise manip... Trace relevée sur VisuGPX