Denivelé : 1700 m
Sentiers associés :
Sortie du samedi 07 octobre 2017
- Col de Stroppia versant ouest : Col de Stroppia versant O : passage en T5/T5+ dans le haut, puis T4/T5
- Col de la Portiolette (versant SE) : T4, pas de grosse difficulté, assez roulant.
- Lac Roburent mediano / Croce Orientale via Passo Peroni : Fait à la montée
Compte rendu
Iti suivi : Départ Bivacco Barenghi - Vallonasso di Stroppia - col de Stroppia - col du Vallonnet - col de la Portiolette - col de Sautron - Cime de la Coste du Col - lac de la Reculaye - Colle Aguya - Col des Monges - col de la Gypière de l'Orrenaye - col de Roburent - Passo Peroni - Passo la Croce Occidenatle - Bivacco Due Valli
J2 - Tricotage franco-italien !
Le programme du jour est dense. L'itinéraire choisi doit permettre de coller au plus près de la frontière, dans un paysage de sommets dolomitiques ruiniformes. Pas de doutes, ça sera sauvage à souhait. Et sportif. Et technique. Et engagé. Mais surtout grandiose.
On échauffe les machines et les esprits dans une combe parsemée de gros blocs située au pied de la muraille qui court du Brec de Chambeyron (3389 m) au Massour.
Le premier challenge est le franchissement du col de Stroppia (2865 m).
Dans la montée, je fulmine un peu à l'encontre du gars qui a tracé l'itinéraire à coups de pinceau : il nous fait traverser un éboulis de gros blocs alors que des sentes secondaires sur une trajectoire à peine moins directe permettrait quasiment de grimper le col sur le vélo...
De l'autre côté, ça descend fort. Mais comme toujours en vtt, il ne faut aborder les difficultés qu'une par une, mètre après mètre : ça les "dévérouille" quasi systématiquement. Un "os" persiste une quinzaine de m plus bas que le col : un amas de gros blocs que la sente enjambe. Ça pourrait passer avec un fort engagement mais c'est risqué car le moindre déséquilibre serait sanctionner par une bonne chute à la réception plus que douteuse. On assure et on prend le bike sous le bras pour quelques mètres.
Au-delà, Kiki enfourche sa monture et s'engage dans une série de quelques épingles très raides parsemées de gros blocs (T5). La suite est encore très raide, mais les blocs sont remplacées par des écailles de schistes fragmentés. L'exposition s'atténue.
A mi versant, la pente s'assagie, mais revoilà les gros blocs. Concentration max exigée. Et savoir jauger entre l'usage du nose turn ou garder un minimum de vitesse pour ne pas butter sur tous les obstacles.
Au col du Vallonnet, on souffle un bon coup avant de repartir vers un col qu'aucun de nous n'a jamais franchi : celui de la Portiolette, au pied de la fantasque aiguille de la Meyna.
Les gars s'accrochent à leurs cintres pour remonter la sente aussi haut que possible. Pas d'autres choix que de remettre le vélo sur le dos pour les 150 derniers m de D+, à nouveau dans un éboulis à gros blocs.
Le versant SE du col de la Portiolette est finalement moins retord qu'imaginé et la sente déroule au creux d'une combe reculée dont les chamois semblent apprécier l'isolement. On ne tarde pas à remettre une nouvelle fois les bikes sur le dos pour gravir le col de Sautron, suivi de la Cime de la Coste du Col (2844 m)...
La section suivante, entre les cols de Sautron et des Monges, je l'avais repéré sur la carte italienne (la sente n'est même pas sur le géoportail français alors qu'elle reste uniquement sur ce versant !) après être passé dans les parages au mois de juillet. Puis une photo de Florent Coste a fini de me convaincre de l'intérêt de passer par là. De fait, l'itinéraire est fabuleux, d'abord sur la ligne de crête (et donc sur la frontière), puis légèrement en dessous côté français.
On aura mis 2 fois pied à terre pour quelques mètres. La première fois à la côte 2800 env : après un virage très expo au-dessus du versant italien (chute absolument interdite), la sente descend tout droit sur la crête très raide où il parait impossible de s’arrêter et donc impossible d'enrayer la moindre erreur de pilotage. Néanmoins, une fois le risque intégré, c'est certain, ça peut se passer sur le vélo dans la mesure où l'on enchaîne le virage très expo et les 10 mètres de D- très raides qui suivent. Cyril qui a eu un instant d'hésitation et mis le pied à terre, n'est pas arrivé à repartir sur les 10 mètres les plus raides (moi non plus qui me suis arrêté pour faire les photos).
Plus loin, à l'endroit où la sente rejoint à nouveau la ligne de crête, elle passe pour quelques mètres sur des rochers saillants. Idem, ça doit pouvoir passer, en intégrant le risque de chute car forte exposition...
La suite, s'en être évidente, déroule parfaitement jusqu'au lac de la Reculaye. A partir de là, les sentes de brebis sont nombreuses mais peu marquées au-dessus du lac. On retrouve au colle l'Aguya un bon sentier qui descend vers le col des Monges, puis rejoint en une belle traversée le col de la Gypière de l'Orrenaye. Courte descente et remontée agréable et facile au col de Roburent via le lac de l'Orrenaye.
Un grain vient de passer, le soleil revient, les nuages se déchirent sur les versants escarpés de la Tête de Moïse. Lumière fabuleuse à la descente vers les lacs supérieur et médian de Roburent. Un poil en amont de ce dernier, on file par une sente ascendante (mix pédalage, poussage, portage) au pied de la ligne de crêtes déchiquetées qui relie le Monte Scaletta et la Rocca Peroni. Les 100 derniers mètres du Passo Peroni sont particulièrement raides (portage).
Mais quelle ambiance, quelle lumière fabuleuse lorsque nous y débouchons : la nebbia occulte le fond du Val Stura, tandis que les hauteurs, notamment de l'Argentera, prennent des tons mordorés...
Sous la Croce Occidentale, le sentier, traversant, est à plusieurs reprises et sur quelques mètres, super expo. La seconde partie, qui rejoint le bivouac Due Valli, est en revanche très roulante bien qu'étroite.
La cabane est exiguë, ultra rudimentaire. On dormira à même le sol et les bas-flancs en bois. Dams, qui a fait l'impasse sur le sac de couchage, se contentera de son sac de soie et d'une doudoune. Frugalité, situation géographique improbable à 2600 m sur le haut d'une crête, lumières vespérales d'automne. Le bonheur est dans cette simplicité.
J1 - Polenta... à tous les repas !
J3 Le prochain coup, ne pas oublier sa machette !!
J4 - Cuits et recuits !
Avec : Kiki, Dams la ride, Luc