Départ : Le Reposoir (980 m)
Longueur : 66 km
Denivelé : 3287 m
Massif : Bornes / Aravis
Sommets associés : Plateau de Cenise par l'Arête de Chevery L'Arête de Chevry Plateau de Cenise par l'Arête de Chevery Col de la Colombière Col de la Colombière Col de Sosay
Topos associés
Sentiers associés :
Sortie du mardi 28 juillet 2020
Conditions terrain
Terrain très sec de A à Z, les sentiers sont dans l'ensemble en bon état.
- Prise d'eau du Foron > Scionzier : Très beau sentier en balcon, un peu expo mais suffisamment large et en bon état pour avoir de la marge.
- Cusson > Forêt des Ecules : Joli sentier assez roulant, en bon état. La Chapelle de la Fley était malheureusement fermée lors de mon passage, impossible d'y rentrer.
- Le Chalet Neuf > Le Reposoir : Début assez roulant jusqu'à l'alpage de la Forclaz, plus tard ça grimpe vraiment sec, avec des succession de raidillons non roulants (pour moi) et de transitions plus plates où l'on peut se remettre en selle. Une fois passé le point haut, c'est très bon jusqu'à La Cha et même au delà. À l'approche de Chalet Neuf, après la Fontaine Sallaz, le sentier se perd dans les alpages. Difficile de faire la distinction entre les sentes à vaches et le vrai sentier, ça serpente entre les arbres parfois en grimpant sec, je n'ai jamais été vraiment sûr d'être sur le bon chemin, mais la trace GPS était raccord... Dommage, car en dehors de ce passage, le sentier est très bon.
- La Combe > Les Tours : Tout ce que j'attends d'une descente en VTT. Attention à la sortie de l'alpage, la clôture ressemble à une toile d'araignée, il faut faufiler le vélo entre les fils...
Compte rendu
Iti suivi : Intinéraire quasiment identique au topo, à deux exceptions notables près : la montée au Lac Bénit a été faite par Malacquis (plus roulant), et après le col de la Colombière, j'ai traversé par le sentier de la Via Ferrata plutôt que de redescendre sur Cuillery
Première fois pour moi que je me lance dans une aventure sur deux jours en bivouac.
JOUR 1 : 34.2km / 1654 m D+ / 1633m D-
Je profite du confort de partir directement de chez moi (au Mont-Saxonnex) sur le vélo, avec ~12kg de chargement, dont 2.5kg directement sur le vélo (gourde, trousse de réparation et tente).
Je pars relativement tard car il me semble que j'ai de la marge sur le J1, ayant prévu de faire le bivouac au Reposoir.
Je pars donc par la route de Morsullaz et, en habitué de la montée au Lac Bénit, je choisis de passer par Malacquis plutôt que par les Mouilles : je trouve ce chemin plus roulant, donc autant économiser ses cartouches dès le départ.
Ensuite, descente sur les Bottes, une très bonne découverte pour moi, je ne connaissais pas et c'est excellent ! Varié, du large, du single, du roulant, du technique, rien de dangereux ni d'exposé... ça me permet de vérifier que le chargement est bien accroché sur le vélo. Par contre, c'est assez long et ça va vite : le frein avant surchauffe un peu, je dois faire un pause au milieu pour laisser refroidir et retrouver du mordant. En même temps, on m'avait prévenu qu'avec un montage Shigura il fallait passer sur du 200mm et des plaquettes métal...
On attaque la traversée montante vers le captage d'eau du Foron, RÀS. Au bout, je ne vois pas le pont et je pousse 20m trop loin jusqu'au barrage en lui-même, je traverse par là, et je me fraye un chemin sur l'autre rive pour retrouver le chemin (et découvrir le pont que j'avais raté...).
S'ensuit la traversée descendante vers Sconzier, très agréable, sentier un peu en balcon mais large et bien entretenu, donc on ne se fait jamais peur.
On arrive sur Sconzier, rien de particulier à dire, on fait de la route pour traverser le village jusqu'au bas de la route du Col de Romme. Je fais ma pause déjeuner ici, au Boulodrome... pas sexy du tout comme pique-nique mais c'est comme ça : il est midi passé, j'ai faim, il faut manger avant d'entamer la #'(-_"è de montée qui se profile.
Après le repas donc, il faut avaler les 4 premiers km de la route du Col de Romme. En VTT avec des pneus de 2.4" pas très gonflés, et 12kg de chargement, c'est vite un enfer. Ensuite, on quitte la route principale vers Cusson, puis on rejoint le sentier qui monte à la Chapelle de la Fley. Ça fait du bien de quitter le bitume, mais ça monte toujours. Petite pause à la chapelle, malheureusement fermée.
Après la Chapelle, on continue de monter vers la Pointe de Nancy, puis vers la Barme Rousse. Ça commence vraiment à piquer, je dois pousser une paire de fois sur des raidards qui passeraient sûrement à la pédale en étant frais et sans chargement mais là... non.
On crache ses poumons sur les derniers mètres de D+ et enfin on redescend sur Romme.
Ensuite, longue traversée descendante vers Le Reposoir, des passages agréables, des passages moins agréables, mais tout roule, pas grand chose à signaler. Passage assez quelconque en somme, jusqu'à rejoindre la route (D119). On la suit un petit peu puis on plonge à gauche sur le sentier de St Anthelme, assez ludique. Arrivé à la route (D204), je choisis de m'éloigner de l'itinéraire de départ pour remonter un peu derrière la Chartreuse, histoire tout de même d'y passer : ce serait dommage de faire tout ça et de ne pas voir la Chartreuse de près.
Une fois devant la Chartreuse, je me fis à mes souvenirs de mon précédent passage ici et je suis le sentier qui monte légèrement à gauche puis le quitte au premier lacet pour descendre comme un sauvage dans l'alpage du côté du téléski. Ne le faîtes pas, c'est pas prévu pour, y'a une clôture en bas ; mes souvenirs étaient visiblement brouillés, on est vraiment pas censé passer par là : il faut descendre par la route et rejoindre éventuellement le sentier un peu sous le parking.
Bref, j'arrive au Reposoir assez tôt comme prévu, je me pose à une terrasse, petite bière, puis on ravitaille à la supérette, on flâne dans le village, et on monte sur les hauteurs pour poser le bivouac au niveau de l'antenne au dessus de Bellegarde. On est proche de la route, c'est pas très sexy comme bivouac. Je conseille très clairement de pousser un peu plus jusqu'à l'alpage de la Forclaz : c'est plat, c'est ouvert, y'a de l'eau... si j'avais su, je serai allé jusque là, même si ça fait bouffer 200m de D+ supplémentaires.
JOUR 2 : 31.3km / 1633 m D+ / 1791m D-
Le lendemain, on replie le camp et on part un peu plus tôt que la veille : je sais que j'ai moins de gaz que la veille, et aussi que ça va moins rouler et plus pousser/porter, donc je prend plus de marge. On commence par la grande boucle vers La Cha en passant par la Forclaz, et une fois l'alpage passé, les hostilités commencent vite. Le sentier devient cahoteux, avec une succession de raidillons où je dois pousser et de sections un peu plus tranquilles où je remonte sur le vélo.
Je passe le point haut vers 1630m d'altitude, et là commence la descente vers La Cha. Du pur plaisir.
C'est ensuite moins fun entre la Fontaine Sallaz et le Chalet Neuf : le sentier se perd dans les alpages, il y a des sentes à vaches partout, ça part à droite, à gauche, ça monte, ça descend, il faut passer environ 450 clôtures électriques, je suis jamais sûr d'e^tre vraiment sur le chemin, je fais quasiment tout au GPS... vraiment pas un passage agréable. Ensuite on arrive au Chalet Neuf, on se fait "agresser" par une paire de chiens vraiment très très affectueux, et on redescend jusqu'à la route de la Colombière par un chemin carrossable.
On traverse la route et on continue de descendre jusqu'à la Sallaz, puis on remonte gentiment le long du Grand Foron jusqu'à entrer dans le Bois d'Auferrand. Ca roule jusqu'au moment où on passe sur des chemins de débardage, et là, c'est un nouveau petit enfer : c'est raide, c'est défoncé, c'est pas entretenu... bref, faut porter, et faut pas rater la bifurcation à droite pour rejoindre le chemin carrossable qui mène au chalet d'Auferrand. Bifurcation totalement invisible, avec de la végétation en travers sur les 20 premiers mètres. j'ai peut-être raté un meilleur passage, mais dans tous les cas, il faut débroussailler un peu avant de retrouver quelque chose qui ressemble à un sentier... Ensuite, on traverse un petit bout d'alpage et on rejoint le chemin carrossable vers le chalet d'Auferrand, puis la route jusqu'au Col de la Colombière en lui-même.
Je fais ma pause repas ici, puis je repars.
On suit la route jusqu'au deuxième lacet, puis je fais le choix de prendre le chemin qui va à la Via Ferrata du Jalouvre plutôt que de redescendre jusqu'aux chalets de Cuillery. Ce n'est pas vraiment roulant, mais ça traverse +/- à plat : je vais donc gagner 50-100m de D+. Est-ce que ça valait le coup ? M. (ou Mme ?) Gypaète est passé(e) me saluer à 15-20 m sur cette section, donc oui. La tradition est sauve, comme à chaque fois que je passe de ce côté là du Bargy, j'ai vu le Gypa de près, c'est bon, je peux rentrer à la maison.
On arrive au croisement qui va permettre d'atteindre l'Aiguille Verte. Avec une bonne forme physique ça roule en bonne partie, mais après 1 jour et demi dans les pattes, ça roule plus du tout, donc on porte encore... Le vélo calé sur le sac, on croise un paquet de randonneurs qui se montrent tous très encourageants, et ça donne du gaz pour ne pas s'arrêter tous les 100m.
Arrivé sous l'aiguille, on pose le vélo pour monter au sommet à pied, pour marquer le coup. Ensuite, on rejoint le vélo et on entame la traversée sous l'Aiguille : il y a pas beaucoup de pente, mais le sentier est exposé, parfois très étroit, parfois très en dévers : on pose souvent le pied pour ne prendre aucun risque : avec la fatigue, le pilotage est moins précis que d'habitude.
On atteint tranquillement le Col de Sous le Buclon. Le tout début de la descente est un peu tricky, avec deux épingles déversantes et serrées : avec le chargement, je ne tente pas le nose turn, je pose le pied. Mais une fois ces deux virages passés, c'est tout droit. Ça reste cahoteux, technique voire un peu piégeux, mais ça passe en roulant. La fin de la descente se fait même en lâchant les freins, ça fait du bien.
En bas, on hésite à plonger directement dans le lac... finalement, je ferai juste trempette jusqu'à mi-cuisse. Grosse pause dans ce petit coin de paradis. Le Lac de Lessy est mon préféré du massif, plus beau que le Lac de Peyre, un peu moins que le Lac Bénit, mais surtout, surtout, beaucoup moins envahi en cette période... Une petite bière à la buvette plus tard, je repars vers le col de Sosay. Le début roule assez bien, à travers les alpages. J'ai droit ici à ma seule chute de l'aventure : à 3km/h, la pédale droite qui tape un caillou, la pédale gauche qui déclipse pas pour équilibrer, et paf, un roulé boulé bien ridicule (et sans aucune gravité) dans la pente avec les pieds accrochés au vélo. J'arrive bon gré mal gré en bas du raidillon final sous le col, je repasse le vélo sur le dos et c'est parti pour les 100 derniers D+ du parcours.
Le col passé, le début de la descente se fait à côté du vélo : c'est de l'éboulis, c'est déversant, c'est exposé... hors de question de prendre un risque ici, je ne remonte sur la selle qu'une fois sorti de la caillasse. Ici, la combe est un petit paradis de verdure écrasé sous la majesté du Jalouvre et de la Pointe Blanche. D'en haut, les chamois vous observe... La sente serpente entre les bosse et les cailloux, et c'est vraiment top à rouler. Ensuite, ça plonge un peu plus franchement, jusqu'au ressaut rocheux sous la pointe de Sosay qui oblige à passer à pied. Sitôt la dernière épingle passé, on remonte sur le vélo, et c'est tout droit pleine balle jusqu'à arriver sous l'arête de Chevry. Je fait le choix de ne pas monter sur l'arête et d'aller au plus roulant, toujours à fond, dans les sentes des alpages de Cenise, jusqu'à rejoindre le chemin carrossable du Col de Cenise.
Le col passé, c'est encore une fois à fond jusqu'aux Frachets, puis je rejoins la route, et je remonte un peu sur la gauche vers les Bourgets. De là-haut, c'est une magnifique descente sur l'Essert, les Tours, les Chables, et enfin Pincru, au Mont-Saxonnex.
À noter, au milieu de la descente, en bas de l'alpage des Bauds, ce n'est plus une clôture à vache à franchir, c'est une véritable toile d'araignée : y'a des fils dans tous les sens, en haut, en bas, en diagonale, en vertical... J'essaie tant bien que mal de passer le vélo au travers mais un coup je coince une pédale, un coup le guidon, un coup la fourche, un coup la selle... un enfer.
Bref, un tour assez contrasté, le jour 1 côté nord est très roulant et très boisé, et les 2/3 du D+ se font d'une traite entre Sconzier et Romme. Le jour 2, côté sud, nécessite beaucoup plus de portage/poussage, mais est aussi plus varié, plus intéressant, plus scénique, et le D+ est mieux réparti sur toute la journée.