Départ : Saint Félicien (550 m)
Longueur : 330 km
Denivelé : 8000 m
Sommets associés : Mont Mézenc
Topos associés
Sortie du jeudi 08 juillet 2021
Conditions terrain
Très varié.
Compte rendu
Très bel itinéraire à faire. En cours de rédaction....
J'avais prévu de partir en autonomie mais l'instabilité prévue de la météo en a décidé autrement. Il y a pas mal de possibilités d'hébergement et tout s'organise rapidement. Je me prévois des petites étapes, histoire de sortir un peu de la trace de temps en temps afin de visiter un peu l'Ardèche que je ne connais presque pas.
Jour 1: St Félicien - Lalouvesc 20 km; D+: 500 m.
Petite mise en jambe dans l’après-midi dictée par les impératifs de la logistique, le bus (qui transporte des vélos) ne part que vers 13h et puis, il faut faire la route de Tarbes à Tournon...
Donc ça démarre tranquille, je m'arrête au bout de quelques centaines de mètres à cause d'un cerisier à point et me gave de cerises en me disant que ça commence bien ! De fait, ce sera le seul cerisier de toute la traversée.
L'itinéraire est bien balisé sur le terrain, j'arrive rapidement à Lalouvesc, gros village perché vers 1000 m envahi par beaucoup de "routeux", il est vrai que je suis sur les terres de "l'Ardèchoise", rando cyclo-touristique mondialement connue. Il y a aussi ici une basilique, c'est un lieu de pèlerinage local, c'est du moins ce que m'apprend le père qui tient le gite d'étape "la Maison des pèlerins", qui a du temps -moi aussi- et qui m'explique tout ça. Il fait beau, presque chaud mais je sais que ça ne va pas durer...
Jour 2: Lalouvesc - Devesset 30 km; D+: 1000 m.
Encore une petite étape; je démarre assez tôt quand même, la météo a prévu de gros orages l’après-midi. Pour le moment, il fait beau et chaud, je me balade d'ans "l’Ardèche verte" la bien nommée; petite pause petit-dèj' à Rochapaule vers 9h, je n'ai pratiquement rien mangé ce matin; c'est sympa, c'est les vacances.
Puis le soleil disparait dans une brume grisâtre, le vent se lève: je force un peu l'allure pour arriver à Devesset avant la pluie, raté ! Elle me surprend au bord du lac, pour le moment c'est gérable, je continue sur la trace pour faire le tour du lac, je sais que j'arrive au chaud, pas grave d'être mouillé dans ces conditions ! J'arrive néanmoins trempé. Rencontre avec un couple de vttistes eux aussi sur la GTAR mais partis d'Annonay la veille: on discute un peu à l'abri relatif d'un arrêt de bus, ils continuent courageusement jusqu'aux Estables, ils subiront le très gros orage qui suit de plein fouet, c'est du moins ce qu'ils me raconterons lorsque je les retrouverai par hasard quelques jours plus tard.
Vu de la fenêtre de ma chambre, l'orage est impressionnant et fera de fait pas mal de dégâts (mais pas de blessés). Longue coupure de courant mais pour faire la sieste, c'est pas grave !.
Vers 16h, ça passe, il refait presque beau et je repars pour une petite balade sur un circuit vtt du coin ma fois fort sympathique qui me fera rouler une vingtaine de km sur de beaux singles en balcon sur le versant oriental de "l'Ardèche Verte". J'arrive à l'auberge pour me mettre les pieds sous la table, l'électricité est revenue, c'est toujours les vacances !
Jour 3: Devesset - Sagnes et Goudoulet; 50 km; D+ 1500 m.
Temps moyen, frais, je pars à nouveau assez tôt pour les même raisons -météorologiques- que la veille. L'arrivée dans le gros bourg de St Agrève est un peu lugubre: il fait frais, le vent s’engouffre entre les grosses maisons de pierre grise, pas grand monde dans les rues, ça ne donne pas envie de s'arrêter, je continue. La trace est agréable, ça monte, ça descend, ça tournicote. J'arrive à Fay/lignon en même temps que la pluie et qu'un cycliste qui s'abrite sous un petit abris qui s’avère être une "boîte à livre": s'il continue à pleuvoir, on aura au moins de la lecture ! On discute un peu mais il fait froid et on va tenter notre chance dans le bar d'un hôtel où il y a de la lumière, c'est peut-être ouvert ? Et oui! Papotage et petit café bien revigorant et au chaud. Puis chacun reprend sa route, lui vers chez lui (d'où je viens en fait) et moi vers le haut, vers le Mont Mézenc qui semble noyé dans la pluie et le brouillard.
Et il l'est ! Je suis trempé, je n'ai qu'une envie, rouler pour me réchauffer. Quelques fugaces éclaircies me dévoilent des roches volcaniques et fantomatiques dans la brume, dommage, ça a l'air beau ! Je comptais monter au sommet du Mézenc mais je n'hésite pas longtemps: il n'y a rien à faire là-haut aujourd'hui ! J'entrevois le cirque de Boutières entre deux averses, le vent est fort et froid, la pluie redouble. Je reste néanmoins sur la trace, ça reste quand même intéressant et beau dans les éclaircies. Le Gerbier des Joncs se dévoile, ainsi que le bar/restaurant à son pied, je n'hésite pas à rentrer et me réchauffer: quelques touriste à l'intérieur et deux vttistes qui m'ont doublé 2 h avant (mais l'honneur est sauf, ils sont en électrique !); il leur reste 20 km, moi que 10.
Le temps s'arrange un peu: ça tombe bien, le parcours est très beau et même parfois un peu technique, il s'agit d'un très beau passage. J'arrive à Sagnes et Goudoulet presque sec. Le gîte d'étape est confortable, chauffé, le "Bistrot de Pays" propose une très bonne nourriture locale et bio, la soirée avec les quelques randonneurs qui ont bravé le mauvais temps est très agréable.
Jour 4: Sagnes et Goudoulet - Loubaresse; 55 km; D+: 1800 m.
Beau temps le matin: ça tombe bien, c'est magnifique ! Je roule sur le Haut Plateau Ardéchois; immensités sauvages balayées par un petit vent fais mais inondées de soleil. L'air embaume les genêts en fleurs, le paysage est ponctué de leurs taches jaunes; je suis seul, c'est le bonheur. La trace passe dans un maar volcanique, sur le sentier ou la piste, on reconnait bien la cendre ou les bombes volcaniques de lave noire.
Dans la descente sur St Cirgues en Montagne, mes doigts s'engourdissent à cause du froid et la halte au soleil au bar de la place du village est bien sympathique.
S'ensuit une belle remontée en épingles et un très joli passage à Mazan l'Abbaye puis un court poussage bien réchauffant.
Je roule maintenant sur les hauteurs et comme il fait beau, je n'hésite pas à quitter la trace pour découvrir les plus hauts sommets du coins, rondeurs parfaitement cyclables avec de larges paysages très dégagés d'où j'aperçois quelques points caractéristiques du Massif Central; le Mont Lozère désormais tout proche, les lointains de la Margeride, le massif du Mézenc Gerbier de Joncs où j'étais hier, les premiers massifs ces Alpes dont le Vercors, et le Ventoux. Un grand sentiment de plénitude m'envahit, j'ai l'impression d'être au bon endroit au bon moment, à ma place en fait.
Je finis par descendre à Loubaresse et son agréable gite; ce soir y'a pas foule: nous serons 3, 2 randonneurs à pied autour du Tanargue et moi. L'hôtesse nous met en garde contre les orages prévus pour le lendemain et son insistance à partir tôt demain matin pour arriver quelque part avant les orages ne m'étonne qu'à moitié: la région est réputée "kéraunique", en particulier le massif du Tanargue bien connu des "chasseurs d'orage", c'est à dire que les orages y sont fréquents et parfois violents.
Jour 5: Loubaresse - les Vans : 50 km; D+: 1500 m.
De fait, le matin à 6h, il fait encore très beau quand je pars, aucun signe précurseur d'orage pour le moment. Les paysages sont parfois très dégagés en direction des Alpes à l'Est ou du Mont Lozère à l'Ouest et la descente au dessus de Montselgues est magnifique. J'y arrive assez tôt, pile poil pour le petit dèj' au Bistrot de Pays où je retrouve par hasard les 2 vttistes rencontrés quelques jours plus tôt à Devesset: ils me racontent l'orage qu'ils ont subi ce jour-là; l'hôtesse en profite pour nous mettre en garde une nouvelle fois contre les orages prévus dans l'après midi; décidément...
Je quitte momentanément la trace pour parcourir quelques sentiers -sur une trace vtt- sur le rebord de la "Corniche du Vivarais Cévénol" au Sud du village où les vues sur le Mont Lozère et les vallées du Chassezac et de la Borne sont magnifiques; c'est bien ici que le "Plateau Ardèchois" s'effondre vers les vallées.
Retour à Montselgues et je rejoins la trace. Je m'arrête vers 11h à la Bombine, dernière ferme du plateau avant de plonger sur "l'Ardèche calcaire et méridionale"; j'y mange un morceau en discutant avec le patron qui se lamente pour ses foins qu'il ne peut entreprendre à cause de la météo; il sort un moment regarder le ciel et revient me dire de descendre vite, "ça semble mauvais et les orages sont moins fort en bas". Les orages semblent marquer tout le monde par ici, même -et peut-être surtout !- les "vieux de la vielle" puisque le patron semble avoir sensiblement le même âge que moi...
Le ciel se couvre effectivement ce qui pour le moment m'arrange plutôt puisque je vais maintenant perdre près de 1000 m de dénivelé et qu'il risque de faire chaud. La descente -bien que parfois un peu caillouteuse- est superbe: d'abord une ancienne voie romaine sur les hauteurs où les vues vers les Alpes ou le Serre de Barre sont très dégagées; puis après quelques hésitations, le sentier plonge carrément dans la forêt de châtaigniers par un très beau passage parfois un peu plus technique. Une belle et chaude remontée amène à la suite de la descente -encore quelques beaux passages- sur Chambonas et les Vans.
Je dors ce soir dans un camping au bord du Chassezac ou règne une certaine effervescence: le camping a été touché par le même gros orage qui m'avait surpris à Devesset quelques jours plus tôt et un couloir d'une trentaine de mètre à peine est complètement dévasté: caravanes renversées ou écrasées par des arbres, bref, une mini-tornade semble être passée par là.
De fait, l'orage du jour arrive mais c'est un orage "normal": juste un peu de pluie et quelques coups de tonnerre.
Jour 6: les Vans - Labastide de Virac (camping des 1000 étoiles); 50 km; D+: 1400 m.
Beau temps le matin; après une petite montée apéritive, la trace se faufile dans le Bois de Païolive, un chaos calcaire (par ici, ça s'appelle des "Gras") ma foi pas évident à rouler: il faut dire que même si la roche est sèche (à répéter 10 fois très vite), la terre entre les rochers ne l'est pas, du coup les pneus restent humides, ce qui rend l'adhérence plutôt précaire. Niveau vélo, c'était limite mais par temps bien sec, ça doit aller mieux; par contre niveau "ambiance" et découverte des lieux, ça vaut le coup.
La suite est tout aussi belle mais beaucoup plus facile dans une zone curieusement humide -rare dans le calcaire- et l'arrivée dans le village de Berrias par la petite rivière est étonnante. Petit dej' sur la terrasse d'un café fermé à coté d'une boulangerie ouverte fort sympathique.
S'ensuit une partie plate et très roulante, j'en profite pour réparer une crevaison lente qui m'énervait depuis un moment, avant la remontée vers le massif du col de la Cize: visite des ruines d'un ancien village (le Chastelas) envahi par la végétation. Ne pas rater (comme moi) la Source vauclusienne de Font Vive (qui n'est pas tout à fait sur la trace, dommage).
La descente du col de la Cize s'effectue sur un magnifique single comme on les aime: roulant, technique mais pas trop (T3 max) avant de rejoindre par une succession plutôt sympa de pistes parfois ombragées le beau village de Salavas avec ses ruelles typiques (mais pentues !).
La suite se déroule sur de superbes sentiers montants au cœur d'une forêt de chênes vert et buis sur un sol calcaire bien roulant, à nouveau un très beau passage qui amène à Labastide de Virac, encore un très beau village à visiter et agrémenté d'une auberge et comme il est 13 h, je m'y pose un peu.
Puis je quitte la trace pour rejoindre le camping des 1000 étoiles par le GR, agréable et bien roulant qui serpente au milieu des rochers dans cette belle zone karstique. Il est tôt, et je descend à pied jusqu'à l'Ardèche, au fond de ses gorges pour m'y baigner; personne, cadre enchanteur, l'eau est bonne, un bon moment qui ressemble à des vacances ! Nuit dans une grande yourte d'au moins 15 places, je suis seul, c'est pas pire.
Jour 7: Labastide Virac - Bourg st Andéol; 50km; D+: 1500m.
Je rejoins la trace à Labastide de Virac pour une longue succession de pistes finalement un peu ennuyeuse. Dans cette partie autour des Gorges de l'Ardèche, l'itinéraire proposé par le bouquin semblait plus intéressant, plus près des gorges que la trace "officielle" finalement retenue et balisée actuellement qui, si on la suit scrupuleusement, ne permet pas de voir les gorges de l'Ardèche ce qui me semble dommage.
Ça ne redevient intéressant qu'au moment de descendre sur le village d'Aiguèze par un beau single parfois aérien.
La suite, qui semblait moins affriolante sur la carte ne déçoit pas: l'itinéraire proposé déniche encore quelques beaux sentiers qui permettent d'arriver à Bourg St Andéol.
Ne reste plus qu'à traverser le Rhône: il y a du Mistral et les 5 derniers km pour rejoindre Pierrelatte se font "au largue tribord amure" avec pas mal de gite. Une grosse heure de TER (envahi par des vélos, au moins une dizaine pour seulement 4 places, la SNCF devrait prendre en compte le nombre croissant de vélos dans les trains) permet de rejoindre Tain l'Hermitage, à 3 km de Tournon où je retrouve mon carrosse garé non loin de la gare routière.












































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Mont Mézenc, Grande Traversée de l' Ardéche (de St Félicien à Bourg st Andéol). 

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