Départ : Le Saut (barrage) (2280 m)
Longueur : 15 km
Denivelé : 1600 m
Massif : Grand-Paradis
Sommets associés : Aiguille de la Grande Sassière
Topos associés
Sortie du dimanche 02 août 2009
Conditions terrain
Moquette ***** entre 3700 et 3400m : dégel parfait à partir de 13h pour une bonne adhérence en baskets à la montée et en vélo à la descente. La pente finale n'est plus en neige, c'est le créneau pour y aller. Pour le reste, terrain très sec, parfois glissant et poussiéreux.
Compte rendu (par marika)
Dixit quelques randonneurs croisés sous le sommet :
"le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est original et incroyable de monter ici en vélo"
Pour résumer l'idée :
La Grande Sassière est l'un des sommets des A1pes (en tous cas françaises), sinon LE seul qui soit accessible à pied sans matériel d'alpinisme (accessible en baskets), à cette altitude : 3747m.
C'est donc devenu évidemment un objectif de choix lorsque l'on aime parcourir les montagnes et les sommets les plus hauts cyclables avec un VTT.
Ce WE, le créneau était idéal : une sortie pédestre sur C2C la semaine précédente indiquait que le sommet était déneigé et passait facilement sans équipement, un temps beau et caniculaire était annoncé ce Samedi.
Il faut savoir que les 300 derniers mètres peuvent être délicats si ils ne dégèlent pas.
Nous avons donc planifié le topo comme en hiver, en visant la moquette idéale pour la descente!! ;-)
J'avoue n'avoir jamais fait confiance à Jip chaque fois qu'il essayait de me convaincre que ce plan pouvait rouler.
Non seulement j'avais tort mais en plus je ne me doutais absolument pas de la beauté de cet itinéraire, qu'il faut faire absolument une fois dans sa vie, au moins à pieds : le panorama à 360° nous permet d'admirer tous les superbes glaciers de la Vanoise: la Grande casse, le Mont Pourri, la Dent Parrachée, La Tsantseleina, l'Albaron, La Ciamarella, La Levanna, La Gde Aiguille Rousse, et j'en passe... c'est tout simplement incroyable.
Bref, on se lance avec l'équipe de choc remontée comme des morts de faim pour aller tâter du plan débile: j'ai nommé les Marcoyo, avec Yoyo en chef de file, prête à dire Amen à la moindre proposition de Jip. C'est dire si celui-ci ne s'en est pas privé et a laissé s'exprimer ses pires penchants pour faire du VTT dans les lieux les plus improbables. Moi, heureuse de m'être débinée au dernier moment du plan débile du WE que nous nommerons "A", j'en oublie de porter attention à la réalité du plan "B" que je propose moi même, alléchée par l'idée de n'y passer qu'1 journée et non pas 2.
Je comprends ce qui nous attend réellement le lendemain matin, 9h, sur le parking: on voit le sommet au loin, très très loin, très très raide. On roule 5 mètres, et c'est le début de 1500m de portage sur-raide sur un sentier qu'on qualifiera d'efficace.
Quelques petits ressauts rocheux viennent corser l'affaire et rompre la monotonie: il faut ruser pour éviter les passages rocheux en 2, car même avec la meilleure technique de portage on a qu'une main pour s'accrocher. Finalement, tout se passe super bien.
Plus on approche du sommet, plus il se redresse fièrement et nous on commence à tirer la geule. De profil, c'est une mince arête rocheuse très raide, avec à gauche la glacier, à droite le vide. Sympa ton plan Jip....
En fait Jip nous rappelle que la Face, l'hiver, est cotée 4.1 !!
Ah bon....
Mais arrivés au pied des difficultés, on se dit que 250 m de portage raide, on est plus à ça près, et on tente l'affaire malgré les tentatives de dissuasion multiples et variées des randonneurs.
ça se monte super bien, la consistance de terrain est parfaite. Et on commence à penser que ça peut rouler...
Arrivés au sommet, une équipe d'italiens prend en photo les extra-terrestres que nous sommes et les autres randonneurs restent muets de désapprobation. Visiblement, voir arriver 4 djeuns en short-baskets avec un vélo sur le dos sur un sommet d'alpinisme, de montagnards, de vrais, lorsqu'on a pris soi-même les grosses, la corde et les piolets tractions, ça ne fait pas rire.
Mais je peux très bien comprendre ;-) Je doute moi-même parfois de mon intégrité mentale.
Soit dit en passant, on avait les mêmes réactions il y a quelques années à la Bérarde lorsqu'on faisait de la rando en basket "light" au milieu des randonneurs avec l'artillerie lourde. Cela se transmet apparemment de génération en génération ;-)
Bref, on passe nous aussi comme tout montagnard qui se respecte 1/2 heure à s'auto-congratuler pour notre énOooorme performance, et puis on fait moins les malins dès qu'il s'agit de partir d'en haut sur le vélo.
Marco assure bien le coup pour sauvegarder un peu de notre orgueil, quand à moi, même pas mal, je remets rapidement le vélo à l'épaule jusqu'à ce que la pente se fasse moins sentir.
Certains passages sont très bons, jamais techniques, juste un peu raide et "engagés" au dessus de la crevasse béante du glacier ;-)
La suite sera un régal pour les yeux et le vélo, mis à part un début pas très homogène dans la continuité de roulage, les 800 derniers mètres sont un pur bonheur.
Voilà c'est fait, et le souvenir qu'on en garde c'est vraiment celui d'une ambiance très particulière, et d'en avoir pris plein les yeux pour très longtemps, sans se prendre la tête :-)
La vidéo du jour
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Avec : Marco