Départ : Mizoën (1186 m)
Longueur : 35 km
Denivelé : 1670 m
Massif : Grandes Rousses / Pays d'Arves
Sommets associés : Plateau d'Emparis
Topos associés
Sentiers associés :
Sortie du dimanche 01 juillet 2012
Conditions terrain
Schiste au sommet, sentiers terreux/herbeux en alpage, mélézin sur le bas. Tout est propre et sec dans l'ensemble, à quelques courtes traversées de ruisseaux près.
- Pic du Mas de la Grave : Ultra-sec (et donc très poussiéreux).
- Rif Tort : Propre et sec, à part le franchissement assez boueux de 2/3 ruisseaux.
- Chalets du Fay > Chalets Girardet > Maison Coing : Propre, sec, RAS.
- Loutre de Quoa : Sec, propre (les quelques mélèzes tombés cet hiver ont été dégagés), mais fortement envahi par les herbes hautes en tout genre. Un peu de passage ne peut lui faire que du bien.
- Maison Coing > Besse en Oisans : Même remarque, en plus sale toutefois. Quelques virages ont été repiochés au dessus-du ruisseau, et sont donc en cours de tassement. Là encore, le passage ne peut qu'améliorer les choses.
Compte rendu
Iti suivi : Besse > Col St Georges > Pic du Mas de la Grave > Col St Georges > Chalets du Fay > Loutre de Quoa > Besse
Aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui, je deviens grand. Aujourd'hui, je fais mon premier 3000.
Pour tout une flopée de raisons - accessibilité, dénivelé, déneigement, etc. - dans le détail desquelles je ne rentrerai pas ici, mon choix se porte sur le pic du Mas de la Grave.
Départ à 8h20 du parking de Besse (où il fait déjà 19°, ça promet pour la suite), la piste de montée au col St Georges passe beaucoup mieux et plus vite qu'à mon dernier passage, il y a pourtant moins d'un an.
La bande-son qui va bien aide à pédaler énergiquement: www.youtube.com/watch?v=ZEr2xI7rP-4
Evidemment, il faut faire abstraction de l'ignoble portion en travaux, à la fois pénible à pousser, et trop peu raide pour porter; bref, plus tôt ils en auront fini, mieux on se portera.
La remontée du vallon du Rif Tort se fait toute seule, et j'arrive assez vite au cairn qui matérialise le début des choses sérieuses.
A cause d'un fourvoyage hors-sentier de 50m, je loupe un groupe de 6/7 vélos, occupés à déjà redescendre du cairn. Dommage, j'aurais bien dit bonjour, et demandé quelles sont les conditions plus haut, à supposer qu'ils en descendent effectivement (ce qui impliquerait soit un départ à la frontale, soit une caisse d'extra-terrestre).
Une canette de potion magique plus tard, et j'attaque le gros portage velu du jour, avec dans les oreilles la musique du groupe Earth (www.youtube.com/watch?v=vNgN5QO_8oI), dont les tempi pachydermiques et les ambiances instrumentales planantes se prêtent particulièrement bien à cet exercice.
La montée s'avère du coup moins pénible, et je double même des piétons .
L'arrivée au sommet est un instant à la fois banal et solennel. Banal, car finalement, l'altitude n'est qu'un symbole abstrait et anthropocentrique, un chiffre arbitraire, défini au hasard des standards de mesure et du système métrique.
Mais extraordinaire, car il est rare d'arriver, vélo sur le dos, au sommet d'une citadelle escarpée, hostile à toute forme de vie, cernée de vide dans toutes les directions, et entourée de quelques-unes des plus belles montagnes du monde - si, si, n'ayons pas peur des mots, du monde!
Et quand, les yeux rivés sur les Aiguilles d'Arves, David Gilmour égrène lentement dans mes oreilles les quatre premières notes de la partie II de Shine On, You Crazy Diamond, ce n'est certainement pas le vent qui me fait frissonner...
Finalement, c'est peut-être ça, le plaisir d'un 3000, plus que la course à l'altitude; un moment intense, beau, et privilégié.
Retour sur terre, et après avoir papoté deux minutes avec un sympathique grand-breton en vadrouille (mais sans moustache), j'attaque la descente... avec le vélo sur le dos! Les 30 premiers m de D- sont une alternance de T5 et de NR strict, avec toutefois une nette prédominance de ce dernier, dommage...
A partir du petit col, ça roule bien, malgré un niveau global T4 bien tassé, et rendu délicat par le schiste très sec et poussiéreux. Petite frayeur sur une compression, la fourche plonge plus que prévu (andouille de frangin qui s'est cru dispensé de la regonfler après l'avoir utilisée), et je ne passe pas loin de l'OTB...
Au niveau d'un ressaut où la pente devient très raide, je suis cueilli par un vent à décorner un dahu, et là où il fallait déjà batailler ferme pour former les trajectoires souhaitées, ça devient mission impossible. Je descends donc du vélo pour franchir à pieds les 20m les plus raides.
La suite se passe sans histoires, à part un léger fourvoyage au niveau des dalles orange au grip de folie, pour cause de pénurie de cairns.
La redescente du vallon du Rif Tort est toujours aussi agréable, facile et interminable. Je ne sais plus qui a dit que c'est le genre de descente où on ne touche ni aux pédales ni aux freins, mais il n'est pas loin de la réalité...
Au col St Georges se présente la descente directe sur Besse par le GR54, qui ne m'avait pas laissé une impression impérissable lors de mon passage de l'année dernière. Je décide donc de pousser un peu plus loin pour aller tester la descente par la Loutre de Quoa (quel nom improbable...).
La liaison sur piste est n'est pas vraiment fun (surtout pleine de poussière et avec le vent de face), mais elle a le mérite de ne pas faire perdre de D-. Le très joli single des Chalets Girardet remonte doucement et esthétiquement vers le début de la descente proprement dite: le début est sympathique, il ressemble assez au GR54, en beaucoup moins large et creusé par le passage. Puis, j'attaque la deuxième bonne surprise du jour: le mélézin. Un vrai bonheur de traversées faciles et d'épingles techniques, sans être inabordables, qui m'ont permis de bosser le nose turn (attention cependant à l'expo, à quelques endroits). Le seul regret vient des quelques franchissement de ruisseaux, qui obligent à mettre pied à terre. En tout état de cause, ça ne vaut certainement pas une cotation T4; T3 tout au plus...
Par contre, le sentier souffre de toute évidence d'un manque cruel de passage; il est envahi par les mauvaises herbes (heureusement peu d'orties), les fleurs (c'est joli) et l'herbe (c'est relou). Aussi, mes bien chers frères, mes bien chères soeurs VDMistes, je vous exhorte à rendre visite à ce mélézin à fort potentiel bananifère lors de vos prochaines virées à Emparis, que je souhaite nombreuses et belles! Il vaut largement le détour nécessaire, pour une qualité nettement supérieure au GR54 (qui, lui, souffre du problème inverse...).
Lorsqu'on rejoint la descente de Maison Coing, l'ambiance devient très "pré à vaches", et le sentier souffre toujours du même problème. Quelques épingles ont été repiochées, et sont donc en cours de tassement. Le passage leur fera du bien, et il est amusant de constater à ce titre que lorsque les VTTistes ont le choix de la trace, ils ont plus tendance à passer à l'intérieur de l'épingle qu'à l'extérieur. Étonnant, non?
Le final sous Besse n'est pas désagréable, bien que les allers-retours rive gauche-rive droite du torrent rendent la chose un peu fastidieuse.
Et quand y'en a plus, y'en a encore; arrivé en bas, il faut se cogner la courte mais très rude (et raide) remontée sur Besse, en plein cagnard, histoire de retrouver la sauna-mobile en condition...
En conclusion, une très belle journée, bien remplie, avec de la musique, du beau VDM complet (Schiste à 3000 + alpage roulant + mélézin épinglu) des paysages magnifiques bien qu'un peu voilés (on ne peut pas tout avoir), mais surtout une belle et grande étape dans ma vie de VTTiste!



















