Départ : Méribel-Mottaret (1681 m)
Longueur : 27 km
Denivelé : 1650 m
Massif : Vanoise
Sommets associés : Aiguille du Fruit
Topos associés
Sentiers associés :
- Piste du Lac de Tuéda T1GPX
- Piste du Vallon du Fruit T1GPX
- Ruisseau de Chanrouge > Refuge du Saut T3GPX
- Col de Chanrouge (versant S) T3GPX
- Col de Chanrouge (versant N) T3GPX
- Sentier du Plan du Pêtre T3GPX
- Piste du Plan du Pêtre T1GPX
- Col de la Plata (versant S) T3GPX
- Col de Chanrossa (versant O) T4GPX
- Col du Fruit (versant N) T4GPX
- Col du Fruit (versant Sud) T3GPX
- La Ramée > La Cave du Fruit T3GPX
- La Cave du Fruit > Méribel T2GPX
Sortie du lundi 16 juillet 2012
Conditions terrain
Sec dans l'ensemble. Quelques passages un peu gras le long du ruisseau des Avals, ainsiqu'à la fin du single de descente sur Méribel.
- Piste du Lac de Tuéda : On a le temps d'admirer le paysage !
- Piste du Vallon du Fruit : Toujours sympathique.
- Ruisseau de Chanrouge > Refuge du Saut : Debut du PNV => portage Dommage pour le Refuge en rénovation qui fait un peu tache.
- Col de Chanrouge (versant S) : On a le temps d'admirer le paysage durant le portage !
- Col de Chanrouge (versant N) : Quelques pierres éparses mais globalement en bon état. A peine humide.
- Sentier du Plan du Pêtre : Quelques pierres éparses mais globalement en bon état. A peine humide.
- Piste du Plan du Pêtre : Très gras ponctuellement.
- Col de la Plata (versant S) : Les 50m de D+ au-dessus du refuge du Grand Plan nécessitent une restauration urgente
- Col de Chanrossa (versant O) : Descente qui manque de passage (tant piéton que VTT)et qui souffre du ravinement dans sa partie haute.
- Col du Fruit (versant N) : En bon état. Un régal pour les yeux.
- Col du Fruit (versant Sud) : le BILLARD !!! Un régal d'épingles un mini poil serré, dans une ambiance unique. Gros coup de coeur !
- La Ramée > La Cave du Fruit : Un MUST également. Super de finir par un tel sentier en fin de journée.
- La Cave du Fruit > Méribel : Un peu moins bon, mais quand même sympa pour finir une sortie.
Compte rendu (par JDV)
Cela faisait plus d'un an que ce plan me trottait en tête, et plusieurs fois que je reportais sa mise à exécution. Je tenais d'ici que l'enchaînement versant sud du Col du Fruit - Bois de la Ramée était digne d'intérêt, et de ce topo que la traversée du Col de Chanrouge était non seulement faisable, mais en plus autorisée (ce qui ne gâche rien). Ayant en plus ouï dire qu'un topo de Vtopo passait par la descente ouest de Chanrossa, je me lance, en entraînant Geux dans mon plan potentiellement débile.
Départ à 9h30 du parking à Méribel Mottaret sous une météo incertaine (mais on a la foi), et par une température digne d'un mois d'octobre.
Après avoir rapidement contourné le lac de Tueda par une piste toute plate, on attaque la montée du verrou du Vallon du Fruit. La piste est bonne, mais extrêmement raide, et si Guillaume en passera une majorité sur le vélo, je n'en passerai que très peu, histoire de ne pas me cramer d'entrée de jeu. Le magnifique vallon qui s'offre alors à nous se pédale très facilement (quasi-tout plat), et donne vraiment l'impression d'être à des années-lumières de la moindre remontée mécanique. Au bout, un second verrou - beaucoup plus court, celui-ci - nous permet d'atteindre rapidement le refuge du Saut. On ingurgite un bon coup de glucides, on franchit la passerelle et on met le vélo sur le dos pour attaquer le portage (PNV oblige) qui nous mènera au col de Chanrouge .
On ne perd pas grand chose en ne pouvant pas rouler, malgré quelques courts passages potentiellement sympas; en revanche, on pleure en admirant les magnifiques épingles du versant nord du col Rouge, elles aussi hors de portée...
Le portage est facile, mais un peu longuet pour "juste" 400m, et j'accuse un petit coup de mou en arrivant au col. Nous n'y resterons d'ailleurs pas longtemps, entre le vent glacial et la proximité de la neige (plâtrage au dessus de 2800 cette nuit).
La première descente commence par une traversée puis quelques épingles faciles sur un sentier terreux, encombré de quelques pierres par-ci par-là. Puis, c'est longue la descente de la haute vallée des Avals, globalement roulante et sympa, malgré un passage encombré de pierres, obligeant à mettre quelques pieds à terre, et en l'occurrence, légèrement gras.
Pause casse-dalle au niveau du plan et du lac du Pêtre, à l'abri du vent. Mauvaise surprise, peu après le lac, le sentier se fait piste jusqu'à la bifurcation qui marque le début de la remontée vers le col de Chanrossa. Cela ne représente heureusement qu'une cinquantaine de mètres de D-.
La courte piste qui remonte au refuge du Grand Plan se pédale bien, malgré la pente, mais le single qui suit, après le refuge, manque très cruellement d'entretient (déversant, raviné, etc.). Par bonheur, à l'entrée dans le vallon du ruisseau de la Planche, le sentier devient propre et lisse, et on peut rejoindre le sommet des téléskis des Pyramides sur le vélo (à un court verrou près). La montée au col de Chanrossa se termine par la très propre mais bien raide piste à 4x4 qui remonte sous le télésiège du Roc Merlet, sur la quelle Guillaume en bave un peu, faut dire que c'est l'heure de la sieste :P.
Au col, on est frappé par la nature duale de la Vanoise; d'un côté, Portetta, PMB, Glaciers de la Vanoise, Grande Casse, Grand Bec, etc. C'est d'une beauté sauvage, rude, immaculée et hostile. De l'autre, le Sommet de la Sauluire, défigurée par les bulldozers et le très dense parc de remontées des 3 Vallées. Tout ça pour nous pondre des pistes de ski aseptisées, lisses comme des billards, et sans saveur technique. Est-ce bien raisonnable...
Non sans avoir très symboliquement pissé sur le plan des pistes, nous nous lançons donc dans la deuxième descente du jour: le début est hélas bien abîmé par le ravinement, et il est parfois même difficile de distinguer là où la trace reprend. Heureusement, cette partie ne dure qu'un temps, et on retrouve vite une sente plus marquée, même si elle manque clairement de passage. De belles épingles, pas toutes données sur une sente d'abord terreuse, puis caillouteuse et joueuse sur le bas.
La traversée du fond du vallon - pour aller attraper la montée au dernier col du jour - est très esthétique, à défaut d'être terriblement roulante. On serpente entre les blocs recouverts d'herbe, les trous façon mini-dolines et les rhodos en fleurs.
Après avoir rempli le camleback dans un ruisseau salutaire, on attaque la dernière bavante du jour: la remontée au col du Fruit.
Départ entre les blocs d'un énorme (mais fort ancien) éboulis, le sentier terreux, herbeux et caillouteux ne manque pas de gueule, et mériterait presque d'être tenté dans l'autre sens (à réserver aux amateurs de technique cassant et sinueux, bon niveau T4/5 requis). Vu l'état des troupes, ce sera pour une autre fois...
A la sortie dudit éboulis, certaines traversées se font roulantes, et les plus gros cuissots en monteront une partie sur le vélo.
Nous sommes accueillis au col par une magnifique lumière de fin d'après-midi sur l'Aiguille du Fruit et ses satellites (décoiffés pour l'occasion), ses falaises et ses pierriers pseudo-dolomitiques, qui contrastent spectaculairement avec le vert fluo des pentes herbeuses qui les jouxtent. Dans ces dernières, un interminable épinglu serpente jusqu'à aller toucher le vert tendre du fond de vallon, tranché par l'eau d'un blanc crayeux du Doron des Allues et parsemé de vaches bien zen, qui ont trouvé là leur petit paradis terrestre. En face, le Glacier de Gébroulaz fait grise mine, dépassant à peine sous l'épaisse couche de crasse qui s'accroche au groupe des Péclet/Polset et leurs copines.
C'est tellement beau que tout ça ne rentre pas dans une seule photo...
On s'équipe, et c'est parti pour un gavage d'épingles dans le cadre grandiose sus-décrit, leur facilité n'enlevant rien à l'intérêt du sentier. Ca déroule pendant longtemps jusqu'en bas, et, au prix d'une courte remontée, nous rejoignons la cerise sur le gâteau du jour: l'ultra ludique (mais non moins physique) sentier du Bois de la Ramée. D'abord un balcon plein de relances et de petites remontées qui font grimper le cardio, il se fait ensuite descendant et fameusement bon jusqu'aux ruines de la Cave du fruit; on ne touche pratiquement pas aux freins, et rien ne vient entraver notre plaisir intense.
De là, la fin sur Méribel se fait à Mach 12 sur un sentier large et herbeux, récemment fauché, avec une explosion de boue à chaque traversée de ruissellement. Nous arrivons à la voiture à 18h30, constellés de boue et complètement vidés, mais avec sur les lèvres un sourire qui en dit long sur la journée qui vient de s'écouler.
La météo, pourtant très incertaine, nous aura épargnés, et nous aura même accordé de très belles éclaircies sur des paysages fabuleux, et pourtant à portée de main. Une belle découverte; un tour qui a ses défauts, mais très hautement digne d'intérêt. Allez donc rouler en Vanoise!