Départ : Likir gompa (3720 m)
Longueur : 113 km
Denivelé : 3500 m
Sommets associés : Cham La
Topos associés
Sortie du mardi 04 septembre 2012
Compte rendu (par tinou74)
Dans le cadre d’un séjour d’un mois dans l’Himalaya indien, il était nécessaire avant d’affronter des altitudes supérieures à 5000 m, de prendre une semaine afin de s’acclimater entre 3500 m et 4200 m.
Ce fut la raison d’être de ce trek de cinq jours de part et d’autre de la vallée de l’Indus dans la région appelée le Sham, située en aval de la capitale du Ladakh, Leh.
Le Ladakh au nord de l’Inde est centré par la vallée de l’Indus. Il est bordé au nord par la chaîne du Ladakh et au sud par les montagnes du Zanskar. Il reçoit en théorie très peu de précipitations et les seules zones habitées sont des villages oasis où une irrigation est possible.
De part et d’autre de l’Indus de nombreux villages sont ainsi implantés dans les vallées latérales (dont la plus importante abrite la capitale Leh). Passer d’une vallée à l’autre par les cols tel fut le fil conducteur de ce raid.
Ce trek présente également un grand intérêt culturel avec la découverte des temples de Likir, Ridzong, Hemis Shukpachen, Lamayuru et Wanla, du fort ruiné de Temisgam.
Après un vol sans histoire, une journée bien chaude passée à New Delhi, un transfert aérien sur Leh et deux jours passés à visiter les monastères de la région située en amont de Leh, en utilisant nos VTT et le réseau de routes et pistes qui sillonnent la vallée, nous étions prêts pour aborder les singles de ce premier trek.
Le groupe que nous formions était composé de trois VTTistes et quatre marcheurs, assistés par une équipe de ladakhi transportant nos affaires, assurant l’intendance et les contacts avec les villageois.
De ce fait les étapes décrites sont calculées sur la base de ce que peut raisonnablement parcourir un marcheur dans la journée en tenant compte des hébergements possibles.
Ce parcours du Sham peut également se réaliser en autonomie complète car il traverse régulièrement des villages où l’on peut facilement trouver à se nourrir et se loger. Dans ce cas, il est possible de progresser plus rapidement en découpant les étapes différemment.
La vallée de l’Indus est très facilement accessible depuis cet itinéraire et l’engagement y est donc peu important.
Attention cependant, ne dépassant guère les 4000 m, l’altitude moyenne est malgré tout très sensible et il peut en juillet /août faire très chaud dans ces vallons désertiques.
L’itinéraire parcouru n’est pas non plus toujours, l’itinéraire le plus direct ni le plus facile. Nous avions en effet choisi par endroits des parcours plus difficiles (traversée de torrents, portages longs …) afin de nous tester pour préparer le trek entre Ladakh et Spiti, beaucoup plus engagé, qui devait faire suite à celui-ci.
Jeudi 2 août : Transfert matinal et visite du monastère de Likir, visite du monastère puis Trek > Yangthang (3600 m).
Du monastère de Likir, par de petits chemins évitant la piste poussiéreuse et malgré quelques impasses involontaires menant à des fermes isolées, nous rejoignons le village de Likir. Descente par un chemin étroit et caillouteux permettant de traverser la Likir Tokpo et petit portage pour remonter sur la berge opposée. Par un chemin raide dont le sable freine considérablement la progression, nous rejoignons le 1er col de ce trek, le Lhalung La (également appelé Pobe La) à 3580 m.
On peut également suivre la route goudronnée qui du village de Likir amène au col sans difficulté.
Un très joli single ludique, descend du Lhalung la et parcourt un ravin aux roches colorées (T3).
Petites montées et descentes se succèdent ensuite avant de rejoindre la route goudronnée que nous avons laissé au Lhalung La. Repas de midi pris à Sumdo, au bord du torrent sous le village de Saspotse. Nous laissons alors les marcheurs qui montent directement au Charatse La par un chemin raide. Retour à la route et montée par cette petite voie tranquille pour rejoindre après une longue traversée le col à 3730 m .
Nous avons rejoint rapidement par la route le beau village de Yangtang niché au milieu des champs d’orge.
A noter qu’il est sans doute plus intéressant d’utiliser un petit chemin tracé au fond du ravin descendant du col (chemin bien visible depuis le village). Cette option nécessite cependant au final de remonter une centaine de mètres afin de rejoindre le village et le lieu du campement.
Ce soir là, certains, probablement pas suffisamment fatigués, sont allés en aller retour par la route au sommet du col dominant à l’ouest Yangtang, le Tsarmangchan La (3880 m). Pour ma part j’ai préféré consacrer plus de temps à m’imprégner de l’atmosphère de ce village très riche en constructions religieuses populaires bouddhistes.
Vendredi 3 août : Trek > Yangthang > Monastère de Ridzong > Hemis-Shukpachen (3550 m).
Descente directe sous le village de Yangthang pour rejoindre le lit de l’Ulle Tokpo. Le sentier est au départ très ludique, avec une succession de belles épingles (T3). Malheureusement la suite est moins facile. Le sentier qui parcourt une très belle gorge a en effet en bonne partie été détruit par les inondations catastrophiques de 2010 qui ont fait de nombreux morts dans toute la vallée de l’Indus. Traversées multiples (5 ou 6) du torrent permettant de tester les techniques de franchissement vélo sur l’épaule. Plus bas sous la nonnerie de Chuli Chen gompa, des abricotiers nous livrent leurs fruits juteux. Courte remontée pour rejoindre la route d’accès du monastère de Ridzong que nous passons une bonne heure à visiter.
Remontée par une vallée particulièrement aride jusqu’au Kunghi La (3950 m). Le sentier est cyclable dans sa toute première partie. Après avoir atteint une bifurcation (prendre à gauche, le sentier de droite rejoignant Yangthang), la suite de la montée nécessite de pousser ou porter longuement le VTT. Les roches colorées sont superbes et nous consolent de ce portage long (d’environ 450 m de dénivelé) qui va nous prendre pratiquement 2 heures. Le chemin est tout le temps parfaitement tracé et l’on ne peut qu’imaginer le plaisir qu’il y aurait à descendre ce versant.
Sur l’autre versant, la descente du col paraît également très prometteuse. Mais, dans sa première partie raide, le chemin est traversé de nombreuses ravines qui nécessitent de mettre pied à terre. La fin de la descente au fond du vallon sur un bon sentier est sans problème (T4 par endroits pour le haut puis T3).
Au pont sur l’Akheur Tokpo à 3520 m, on rejoint la piste permettant de monter au gros village d’Hemis-Shukpachen.
Si traversées de rivière et portage long vous rebutent, il est possible depuis Yangthang de traverser le Tsarmangchan La pour redescendre directement sur Hemis Shukpachen (un bon sentier permet d’éviter la route).
Dans ce cas, il est logique d’enchaîner directement avec le parcours de la courte étape suivante (parcours Yangthang > Tingmosgang).
Samedi 4 août: Trek > Hemis-Shukpachen > Tingmosgang (3800 m).
Une bonne piste caillouteuse dans le village puis facile en faux plat permet de rejoindre très facilement le premier petit col (Mebtak La, 3770m) marqué par des chortens. Petite descente (quelques lacets faciles T3) avant de traverser à flanc, rive droite puis de grimper par un bon sentier (poussage, portage, quelques portions roulantes) en direction d’un second col, le Lago La (3820 m) Descente longue et facile (T3) jusqu’au village de Ang Yogma puis descente (piste puis goudron sur la très belle et riche oasis de Tingmosgang (3250 m). Entre Ang et Tingmosgang, en rive droite de la rivière (Dong Dong Tokpo) existe également un chemin que nous n’avons pas suivi.
Journée courte que certains corseront en montant au Bongbong La (3470 m).
Dimanche 5 août : Trek > Tingmosgang > Khalatse (Khalsi) > Lamayuru (3465 m).
De Tingmosgang, s’engager par une petite route goudronnée dans la vallée menant à Tea (Teya). De ce village, un sentier s’élève dans le vallon de gauche. Caillouteux dans les cultures dominant le village, il n’est pas cyclable. Traversée difficile du torrent (chemin emporté par les crues). On retrouve ensuite un bon sentier, raide jusqu’à un premier « faux » col à 3930 m (poussage, portage d’environ 350 à 400 m de D+). Le vallon suspendu qui fait suite est en partie cyclable et permet de rejoindre le sommet du col désigné localement sous le nom de Cham La à 4050 m.
Descente très plaisante sur Skyin ling puis route goudronnée jusqu’à Khalatse.
Ne cherchez pas le sentier en rive droite du vallon, il n’existe plus que par « touches » épargnées par inondations et glissements de terrain.
Après un passage obligé sur « l’highway » descendant la vallée de l’Indus et le contrôle obligatoire de Hangru, montée par la route au monastère de Lamayuru.
Le mauvais temps nous a privé ce jour là des lumières qui auraient permis de magnifier les couleurs (jaune, rouge, bleue …) et les ombres des roches. Vous êtes ici sur la zone de suture de la plaque tectonique indienne avec le continent asiatique.
Visite du monastère et de ses environs.
Lundi 6 août : Trek > Lamayuru, Prinkiti La (3730 m) et descente sur Wanla.
Du bas du village de Lamayuru, un sentier au bord de la rivière dans les cultures offre de belles vues sur la falaise que surplombe le monastère.
Passage dans un vallon latéral menant au col. Quelques parties cyclables entrecoupées de zones plus raides sur un bon sentier. Du col (3730 m), descente dans un labyrinthe minéral sur Wanla. La première partie sous le col est étroite, succession de lacets (T3) puis l’itinéraire suit longuement et de façon très agréable le fond du ravin avant de rejoindre la piste menant au village et au très beau monastère de Wanla
.
Descente par la piste jusqu’à Hangru où nous retrouvons les marcheurs dont la descente depuis Wanla s’est faite en voiture.
Le soir, après avoir remisé nos VTT dans le 4 x 4, transfert à Mangyu pour visiter la belle gompa du XII ème siècle.
Le lendemain, retour à Leh ponctué de nombreuses visites : - l’ensemble monastique d’Alchi, visité le matin de bonne heure avant l’arrivée des touristes, ensemble remarquable du XIe et XIIe s., parmi les plus intéressants du Ladakh. – Les grottes troglodytes de Saspol – La forteresse de Basgo - les monastères de Phyang.
En conséquence, cette région du Ladakh se prête parfaitement à la pratique du VTT. Les chemins sont très bien tracés, leur revêtement en sable granitique compacté ou en molasse colorée, souvent lisse permet de très agréables descentes sans grosses difficultés. Sur le parcours décrit dans ce topo seule la descente des gorges de l’Ulle Tokpo entre Yangthang et Ridzong présente de nombreuses portions non cyclables. Toutes les autres descentes peuvent être parcourues à vélo sans gros bagage technique à 95 %.
Reste le problème de l’altitude qui reste malgré tout raisonnable pour la région (et puis vous êtes sans doute venus là pour vous y confronter !!). Prenez 2 – 3 jours pour vous acclimater tranquillement avant de commencer le trek. Ne cherchez en aucun cas à aller vite et tout se passera alors très bien.
Avec : Christophe