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Coronavirus, les fédérations sportives lancent un appel à Emmanuel Macron
Proposé par henyan le 28.10.20 à 10:46 :: dicodusport.fr :: 150 vus :: 10 commentaires :: Politique & société
Les acteurs du monde du sport français lancent un appel à l’aide pour sensibiliser le chef de l’État aux difficultés rencontrées par le sport ces derniers mois et notamment dans le monde amateur. Dans la lettre, il est expliqué que les structures essayent toutes de se mettre en adéquation avec la crise sanitaire mais que malgré cela, les événements sont quand même annulés, et trop souvent au dernier moment. Alors que dans moins de quatre ans, la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques, le CNOSF craint que plusieurs fédérations ne puissent pas survivre à cette crise, sans l’aide de l’État.La lettre dans son intégralité
Monsieur le Président de la République,
Les acteurs associatifs, bénévoles, éducateurs sportifs, dirigeants de clubs et de fédérations, ne sont pas parmi les adeptes des coups d’éclat. Ils préfèrent s’impliquer pour qu’au quotidien se dispense le respect de la règle, des autres et de soi. C’est donc le cœur lourd mais las, qu’en tant que représentants du Mouvement sportif français dans sa diversité, nous nous adressons ouvertement à vous aujourd’hui car nous sommes désemparés.
Désemparés de constater que le secteur du sport fédéré, fort de son modèle social et économique unique, porteur de valeurs essentielles au tissu social républicain, ne compte visiblement pas dans les priorités d’action de notre pays en temps de crise. Il garantit pourtant l’accès à la pratique sportive au plus grand nombre en même temps qu’il permet la détection et l’éclosion de talents issus de tous les milieux.
Depuis plusieurs mois, nous faisons tout notre possible pour nous adapter aux aléas et aux multiples applications divergentes et parfois contradictoires de la doctrine sanitaire sur le terrain. Nous avons établi les protocoles sanitaires les plus exigeants, validés par les Ministères tant des Sports que de la Santé ainsi que par le Haut Conseil de la Santé Publique et la Cellule interministérielle de crise. Nous les avons sans cesse améliorés pour tenir compte de la circulation accrue du virus. Nous les avons scrupuleusement mis en œuvre avec la force de l’engagement qui caractérise nos 3 millions de bénévoles et les professionnels qui les accompagnent, au premier rang desquels figurent nos « Covid-managers » présents dans chaque fédération et dans la plupart des clubs.
Malgré ces efforts, nos compétitions et manifestations programmées ou reprogrammées sont annulées, souvent à la dernière minute et en raison d’une application excessive et injustifiée des mesures sanitaires par les autorités locales. Nos activités sont à l’arrêt dans de nombreux territoires, y compris des zones vertes non soumises au couvre-feu. Les décisions très disparates des Préfectures et des ARS, à situations similaires, tuent le sport à petit feu. Nous déplorons déjà plus d’un quart d’adhésions en moins, au point que de nombreux clubs se demandent aujourd’hui s’ils pourront passer l’année car plus de 80% d’entre eux, seulement animés par des bénévoles, piliers du sport amateur, restent encore aujourd’hui exclus des dispositifs d’aides prévus au plan de soutien piloté par le Ministère de l’Économie.
Nous sommes désemparés aussi car, faut-il encore le rappeler, pratiquer un sport est bon pour la santé et permet de mieux résister face à l’épidémie ! La hausse de l’inactivité touche bien évidemment encore plus durement les populations déjà fragiles ; nous ne pouvons que craindre, impuissants, ses conséquences encore plus désastreuses pour la santé publique de demain. Vous comprendrez donc l’incompréhension qui est la nôtre de subir une stigmatisation aussi violente qu’infondée, car non étayée par des éléments objectifs. Comment comprendre et expliquer pourquoi d’autres activités demeurent permises, y compris dans les zones les plus touchées par l’épidémie, mais pas la pratique du sport dans des zones pourtant plus préservées ?
Nous mesurons pleinement l’ampleur de la crise que notre pays traverse et ne souhaitons pas opposer les secteurs d’activités les uns aux autres. Nous constatons pourtant, avec amertume, l’absence de prise en compte des spécificités de notre secteur par un dispositif d’accompagnement approprié. Budgétairement, nous déplorons que les quelques euros promis par-ci nous soient repris par-là, dans des tours de passe-passe indignes et humiliants.
Nous vous adressons aujourd’hui ce SOS, Monsieur le Président, afin que nous retrouvions la considération que nous pouvons espérer et l’accompagnement que nous pensons mériter.
Alors que se prépare l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, il nous semble que la priorité doit être de préserver nos capacités à nous tourner collectivement vers l’avenir. Comme vous l’avez indiqué, notre société va devoir vivre avec le virus. Nous devons donc vivre avec lui tant qu’il n’aura pas été vaincu mais nous ne voulons pas disparaître avant lui.
Comptant sur votre compréhension et votre soutien, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Le Mouvement sportif français »
Commentaires
Tout ce qu'on demande, c'est un confinement dans lequel nous ne sommes pas pris pour des imbéciles, mais ça, c'est pas gagné.
Le confinement est directement induit avec l'occupation des hôpitaux et cliniques en chargent de pouvoir accueillir des patients en réa de la Covid (et pas que).
Sur Grenoble, c'est la saturation en cette fin octobre 2020.
Pour ma part, le sport (et la complainte des Fédés surtout avec la tirades des JO) passe bien après la santé des gens.
Ce qui m'inquiète le plus, ce n'est pas mon petit confort égoïste de ne plus pouvoir mettre un pied dehors mais la situation de désarroi de millions de personnes qui se retrouvent dans le besoin suite à des dépôts de bilan de leur employeur, chômage, exclusion, assistance compliquée à ses anciens (en EHPAD) et malades du virus.
je ne voulais polémiquer. Pourtant directement concerné par la très probable fermeture d'hébergements touristiques, je pense pourtant exactement comme toi. Je suis plus préoccupé par les personnes que tu cites que par mes petits problèmes perso.
tout ce que je demande, c'est le droit de me promener sans être fliqué. Je suis pour supprimer tout sport à risque (et le vtt en fait parti), mais limiter une balade en pleine nature à 1km et une heure, faut pas abuser !
Pour le "sport fédéré" à partir du moment où ça se pratique en groupe je ne vois pas bien de solution viable.
Par contre pour ce qui est du sport individuel j'espère effectivement que la France adoptera un système équivalent à celui qui prévalait en Belgique au printemps : pas de limite de temps ou de kilométrage mais à 2 personnes maximum. Rationnel et simple à contrôler.
Quand à l'idée qu'on va engorger les urgences en faisant du VTT bof, bof. D'une part je ne pense pas qu'en novembre il y ait habituellement beaucoup d'urgence VTT et le problème c'est les places de réa, pas les urgences en traumato (pendant le confinement du printemps, les urgences traumato que je connais étaient totalement vides ne particulier dans le privé)
Une vidéo très instructive sur la..."saturation des hôpitaux"!
Il faudrait peut-être que certains commencent à ouvrir les yeux...
youtu.be/mYTz0j_qVYY
Mes yeux sont ouverts par mes proches qui sont au taf en réa (hôpital et clinique).
Le confinement qui arrive gère l'instant présent, du factuel, pas des situations sur les 2 ou 3 dernières années passées.
Il faudrait que certains commencent à réfléchir, si ils en ont les moyens.
Il ne faut pas mélanger les problèmes.
S'il est bien vrai que la situation des services d'urgence (et surtout de leurs patients !) est plus grave que nos petits soucis, ce n'est pas une raison légitime (sauf dans un système éthique ou religieux qui voudrait punir ceux qui ne sont pas dans le malheur) pour mettre en place des mesures répressives parfois absurdes.
Quant aux urgences non covid, que j'ai parfois fréquentées dans ma jeunesse et deux fois plus récemment (pour d'autres raisons), j'y ai accompagné ma mère, à la suite d'une chute chez elle, pendant le premier confinement, et c'était un vrai désert, loin de l'encombrement habituel.
@pluc, sans me faire l'avocat du diable, le confinement sert justement à ne pas encombrer les urgences, ce qui permet d'affecter ce personnel (les soignants des urgences) à d'autres fonctions, et pas seulement à la Réa des hôpitaux et/ou cliniques.
Il est nécessaire de rappeler qu'un patient en Réa occupe 9 soignants !