Dans la série des ballades sympas à faire en train-vélo, je renouvelle le TER Grenoble – Gap - Guillestre pour me rendre dans la vallée de la Maira que j’avais effleurer l’année dernière. Topos VTT sur appli+carte trouvés facilement sur le net, bien pratique. Mes précédents tours en BUL en autonomie m’ayant tous prouvés que je ne mangeais pas assez, j’opte pour très peu d’autonomie, un peu de pension complète et la gastronomie piémontaise. Bon, je pars quand même avec de quoi dormir dehors. Je décide aussi de faire de l’étoile dans le Piémont pour profiter de rouler léger.
Jour1 : Gare de Mont-Dauphin Guillestre – Col Girardin – Refuge Maljasset
35km 1943D+ 922D-
Arrivé à 11h30 à la gare, prochain bus pour Ceillac à 14h00. Le transporteur ne garantit de prendre le vélo. Je monte par la route, ça augmentera le deniv pour flamber et la route est plutôt belle. Je prends ma trace de montée de l’année dernière, puis un souvenir de portage dans une gorge me revient à la mémoire, trop tard pour faire demi-tour. Quand on a pas de tête on a des jambes, mais ça accélère les aiguilles, pas de tête de Girardin:(. Comme j’arrive tard au lac et qu’il ne fait pas très beau, il n’y a personne, c’est tellement bien d’être seul en montagne, ça augmente cette sensation d’être tout petit. Cela m’arrivera souvent cette semaine:). Le partage c’est bien aussi, mais c’est différent. Descente par le GR5, premières épingles bien expos ( à pieds) puis roulant, passage en forêt assez physique. J’arrive à l’heure pour le repas.
Jour 2 : Refuge Maljasset - Col du Vallonet - Col de Mallemort - Col de Monges
31km 1574D+ 1035D-
Frais ce matin, je prends les sentiers le plus possible pour éviter la longue route jusqu’ à Fouillouse. Ça passe. Montée au Villonnet sous les éclaircies et les couleurs changeantes. Sentier régulier et doux, peu de poussage. Petite descente légère, bucolique puis pierreuse. Changement de décors, austérité, grisaille, quelques touches de vert ( kaki?) , direction le col de Mallemort par piste militaire roulante. Magnifique descente jusqu’au plateau tout sur les pédales. Au croisement, récupérer une sente peu marquée pour rejoindre le sentier et éviter de descendre trop ( merci à celui qui avait vu cela). Sieste à Pré Laffont. Un peu de poussage en les roches, puis l’arrivée sur la montagnette est grandiose, le ciel se dégage, même l’herbe brille. Le col est loin, le chemin est long, tant mieux. Bivouac sous le col coté italien après un passage au lac pour prendre de l’eau. Une petite heure à gambader pour trouver le bon spot. Je ne monte pas le tarp, je vais essayer de m’en servir comme sursac. Serait-ce une manifestation de « la petite flemme » signal d’alarme pour la réduction des risque chers à mes camarades Guenilles initiateurs, enseignements de cet hiver. Bon je ne risque pas grand-chose là. Juste je ne dors pas bien, beaucoup d’humidité, le tarp glisse… Bon les duvets plumes sont bien résistants, je n’ai pas froid.
Jour 3: Sous le colle delle Munie-Saretto
17km 383D+ 1215D-
Début de descente bien smootty dans paysage vallonné puis ça attaque dans le raide, le sentier est rempli de pierre qui roulent sous la roue avant. Le terrain est cassant et très exigeant, le short touche le pneu, je maîtrise pas bien mais je progresse en trial. Un petit passage flowy au dessus du lac puis ça repart comme ça jusqu’en bas. Ce sera quand même la marque de fabrique du coin.
Journée tranquille, recherche de spot où dormir, où se régaler les papilles, visites de villages en passant par de petits singles bien sympas où je croise un vététiste français aussi en ballade. Nous parlons de la descente, il me parle de sa roue arrière. DeClic ! Faut inverser la prise de carre. En effet ça ne vaut rien dire, mais essayons d‘y voir une sorte de métaphore. Bon, en gros, je vais faire fumer les plaquettes arrières. On apprend tout le temps.
Je ne m’entendrais pas sur un petit camping incroyable où je suis tout seul dans la forêt et un resto molto delizioso à Sarretto.
Jour 4: Saretto-Monte Bellino- Colle Bellino - Colle Greguri- Saretto
36km 2077D+
Démarrage bien raide sur la route et cela fera plaisir à mes camarades routards, pour la première je ne cache pas mon cuissard, la descente d’hier a eu raison de mon short. C’est pas si mal, un plus confortable sur la selle, plus frais, mais ça manque de poche. Heureusement, mon vélo en a.
Ciel grand bleu, les montagnes rayonnent. Sommet classique du coin, je crains la foule. Que nenni. La piste c’est tranquille, ça roule, mais c’est long, pas loin de 20 bornes. Séquence émotion, je sors le casque, quelques accords mineurs pour rendre le décors encore plus grandiose. Arrivé à la Colletta la piste s’arrête pour un sentier en balcon pour rejoindre le très court portage final. Vu plongeante sur le sentier qui s’étend à l’infini ( ou presque ). La partie haute est démente, propre, rapide, épingles accessibles et pleins de sentiers plus ou moins « ornières style » sur le bas, embarras du choix. Malgré quelques pauses la piste du retour arrive vite et j’ai encore un peu faim, je prends donc quelques kcal au frais. Direction le Colle Greguri en plein cagnard, mais le portage est de courte durée ( 150m ) pour arriver sur un replat avec vue la mer. Quand le ascensions sont aussi belles que les descentes. Mais à contrario de la précédente, celle-ci ne sera pas un long fleuve tranquille, « Valle Maira style », sentier raide et rocailleux rempli de cailloux. Pas besoin de faire fumer les plaquettes arrière, j’améliore mes compétences en statique, cela laisse le temps d’admirer cette énorme face qui me surplombe, la Torre Castello. Tiens j’entends un bruit bizarre, un gros insecte peut-être ? Ah non, c’est ma roue libre ! Allez ça repart…au milieu de paisibles vaches.
Jour 5: Saretto – Passo della Cavallo – Colle delle Munie – Col de Gypière de l’Oronaye – Colle della Scaletta – Passo dell’Escalon – Colle Carbonet – Saretto
33 km 1703D+ Parcours 1 de la Mtb Map, Annello Oronaye.
Très belle boucle avec paysages et terrains variés mais fin compliquée.Démarage sur piste roulante bien roulante avant de commencer une alternance de roulage-poussage-portage sur sentier très agréable entre ombre et lumière. Je retrouve le Colle delle Munie, troupeau de mouton au loin, un chien de défense s’approche, puis un autre, reniflent, n’aboient pas, le vieux berger vient s’assurer que tout va bien, un autre monde. Descente vallonnée et paisible jusqu’au col de la Gypière, puis ça roule tranquillou dans le verdoiement de fin août jusqu’au col de Roburent avec vue sur le lac. Puis les choses sérieuses reprennent, 120 m de portage dans petit sentier pierreux. Magique changement de paysage, vététissage dans le minéral pur. Sentier de descente « valmairien » mais qui envoie, je peux faire fumer les plaquettes arrières. Ça va passer, ça va passer, ça va passer… à part dans le Passo dell’Escalon, qu’il vaut mieux franchir à pied. À mi parcours j’aperçois un sentier « shapé » sur la droite, je remonte un peu pour le récupérer, mais les vaches ont aussi préféré ce chemin, ça ne vaut pas le coup, back to the rock. Bien chaud en bas, je me baignerait bien, mais c’est l’heure d’une interminable montée sur piste jusqu’au Collet Carbonet. Et comme déjà lu, toujours ravagé sous le col, souvent inroulable dans la zone humide, cela devient plus joueur après la remontée pénible dans le chaos rocheux.
Jour 6 Saretto – Colle del Maurin – Refuge de Maljasset
20km 1097D+ 816D-
Il est malheureusement temps de rebrousser chemin, celui de fer m’attend. Piste puis sentier, roulage poussage, étrange pyramide à l’horizon. L’année dernière j’étais monté par l’autre coté pour dormir au bivouac du Marinet. Ce vallon n’a rien à voir, quelle belle descente encore ! Début rocheux mais très stable, de quoi lâcher les freins, très joueur, puis long passage herbeux contemplatif le long du torrent. Un petit bout à faire à pied dans le rocher puis ça repart. Whaou, je ne m’y attendait pas. En plus j’ai ma baignade tant attendue à l’arrivée. Ce soir c’est pension complète, j’ai du pain sur la planche le lendemain.
Jour 7: Maljasset – Col de Serenne – Guillestre : La Revanche
38 km 1260 D+ 2284D-
Je passerai par le vallon des Houerts un jour où je porterai moins, et j’ai une revanche à prendre. L’année dernière, sous alimenté, vidé de toute mon énergie par le pierrier du début, j’avais bien souffert, fait un détour dans les orties pour éviter les chiens pour me rendre compte au col que je n’avais plus de frein arrière. J’avais eu la chance de rencontrer un vieux qui m’avait dit que ça passait depuis le village. Sur la carte il y a bien une sentier. J’ai bien mangé, j’ai bien bu, c’est parti pour 1150m de portage – poussage et un petit peu de roulage. La sente derrière l’église est cachée par des arbres et des buissons mais très bien marquée jusqu’à la cabane sous le rocher. Le début est touffu, ça griffe bien les mollet, mais c’est tellement mieux que le pierrier. Pas de chien dans le vallon, jusqu’ici tout va bien, jusqu’en haut. Puis près de 2300m de descentes assez incroyables encore et encore.
Content d’être en bas et d’avoir la tête encore en haut.