Sec.
La neige, issue de la chute d'il y a 4-5 jours, est encore présente (modérément) au-dessus de 3500m, uniquement en versant Nord. Pas génante.
Pour réaliser ce vieux projet de rouler cette crête, déjà parcourue en alpi et à ski, il me fallait trouver une façon esthétique, si possible en traversée. Et pour profiter (un peu plus longtemps) du gros effort consenti pour monter, pourquoi ne pas dormir tout là-haut ? Voici comment je me suis retrouvé à porter un vélo et tout le barda de bivouac jusqu’à 3600m d’altitude !
Pour le détail et les anecdotes, je vous renvoie aux légendes des photos et aux descriptifs des sentiers (j’ai 2 photos légendées pour les difficultés de la crête Ronce – Lamet).
Voici néanmoins quelques infos complémentaires concernant les passages-clés pour monter « à pied sec » au Signal du Grand Mont-Cenis puis à la pointe de Ronce (3612m)**, par son versant NW, via des portages très physiques (et techniques), à ne pas conseiller sans quelques notions préalables d’alpinisme :
1.
La crête occidentale de la pointe de Ronce. Depuis une vingtaine d’années, la boucle de la crête Ronce-Lamet (voire éventuellement dans l’autre sens) s’est imposée comme un parcours renommé en rando alpine (difficile) en fin d’été, et forme ainsi l’un des plus beaux parcours de trail d’Europe pour les plus aguerris. Attention néanmoins, on reste en haute montagne (cf. avertissement matos). Cette boucle débute vers le fort de Ronce, puis remonte le col du Lou (via son versant sud-est), avant d’enchainer un parcours aérien pour rejoindre le sommet occidental du Signal du Grand Mont-Cenis. Après, un repérage l’année dernière, ce dernier tronçon m’est apparu peu adapté et malcommode (euphémisme) à une remontée avec un vélo sur le dos (cf. parade d’accès au Signal, infra). Au pied oriental du sommet E du signal, reprennent les difficultés de portage, avec de la petite grimpe en s’aidant un peu des mains, pour atteindre une petite proéminence à 3349m. Avec le vélo, on arrive au crux de la crête de Ronce, ou
"l'épine de Ronce"🤪. Il faut d’abord descendre à la brèche 3336m (complexe avec le vélo sur le dos, débonnaire à pied). Ensuite, j’ai sorti ma corde "au cas où". Finalement avec avoir répété à plusieurs reprises (sans le vélo) le mouvement pour longer la falaise sur la gauche, je m’y suis engagé (muni du vélo) tout en subtilité. Encore un passage dont la présence du vélo augmente sensiblement la difficulté (à deux, ça peut énormément aider pour se parer). Ça fait partie des trucs les
plus difficiles jamais remontés avec un vélo sur le dos. Poux ceux qui connaissent, on est dans la même catégorie que la face est du Moucherotte (38) ou le passage du Saix (74) mais... à 3400m d’altitude. En conclusion, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais : n’y aller pas seul !
2. En regardant de plus près des photos anciennes, et des photos aériennes plus récentes, il me semblait que, depuis 2-3 ans, il soit possible de monter directement au col entre les deux sommets du Signal du Grand Mont-Cenis, par son versant nord. Ceci s’est confirmé sur le terrain. Il reste de la glace vive sous les éboulis et les petites cascades de glace ne dégèlent plus à cette époque de l’année, mais l’itinéraire contournent ces difficultés. Le plus gênant est que la fonte de l’essentiel du glacier est très récente et que les roches polies assez raides (et en mauvais rochers) sont recouvertes de rochers instables. Ça passerait bien sans vélo sur le dos (y/c probablement à la descente) mais dans mon cas, c’est une tout autre histoire. Un pas en avant, un pas en arrière. Quand la pente se redresse, je me sers de mon vélo comme d’un ancrage. En résumé : malcommode. Si cet accès devient classique, il pourrait néanmoins rapidement s’assainir.
Vous l’aurez compris, cet accès à la pointe de Ronce est loin d’être anodin avec un vélo sur le dos, sans parler de l’altitude qui pourra brider certains organismes… De plus, il faudra garder un peu de jus afin d’apprécier la crête Ronce-Lamet et ses nombreux up dans down… sous peine de transformer cette sortie en purgatoire ! En revanche si toutes les conditions sont réunies, cette traversée entre « terre et ciel », de 3.5km entre 3400 et 3600m d’altitude, sera un grand moment de VDHM 😎. À noter pour la sente du tronçon Ronce-Lamet, qu’à l’instar des bons vins, elle pourrait se bonifier avec le temps. En effet, les sentes incisent assez facilement ces terrains schisteux, tout en ne dégradant pas les risques d’érosion (avis aux shapers !).
Avertissement matos :
- La période la plus favorable au VTT pour cet itinéraire semble être entre mi-août et mi-septembre, à distance des épisodes de neige récente. A moins de disposer de renseignements précis et actualisés sur les conditions, emmener piolet et crampons.
- A plusieurs, une petite corde (15-20m) pourrait vous aider à vous sortir d'une situation périlleuse ou pour faire franchir le vélo.
* Initialement, la seconde partie de cette boucle devait être dans le même style que la première (i.e. avec de gros portages et à la roulabilité perfectible). En effet, après la crête Ronce – Lamet, j’avais envisagé enchainer avec le mont Tour (3385m), Rochemelon (3538m) et la pointe de Ribon (3527m) bouclant ainsi, une toute personnelle, Couronne du Ribon. Malheureusement, bien entamé par cette montée éreintante à Ronce et par le manque d’eau (trop froid le matin pour que la fonte soit active) sur la crête, je revois les objectifs à la baisse. Pas assez costaud, je parcours la boucle des forts 🤪, au sud-ouest du lac et profite d’un magnifique site de bivouac au pied du Giusalet. Y’a pas de mal à se faire plaisir !
** La pointe de Ronce (3612m) est l'un des plus hauts sommets d'Europe (raisonnablement) roulable à VTT. En tout cas, le plus haut en France après la Grande Sassière (3747m). Compte tenu des difficultés d'accès à vélo, on comprend mieux pourquoi elle n'est pas aussi parcourue que sa grande sœur !
© VTTour/Seb-L70 vu
Ronce me voilà ! Tout à droite, l'échancrure à monter et descendre, le pas le plus difficile de la crête occidentale de Ronce.
© VTTour/Seb-L18.09.25 18:09209 vu1 

Dans la montée au col entre les 2 sommets du Signal du Grand Mont-Cenis. En montant, on contourne les lambeaux du glacier, en cours d'agonie.
© VTTour/Seb-L18.09.25 19:22200 vu
Le Lamet au couchant. Course classique de ski de rando.
© VTTour/Seb-L18.09.25 20:16192 vu
Sur la crête où il faut porter et faire attention, entre les deux brèches de la crête occidentale de Ronce.
© VTTour/Seb-L18.09.25 20:21193 vu
L'épine de Ronce. La principale difficulté de la crête occidentale de Ronce (brèche à 3386m). Il y a une traversée à faire à gauche avant de monter plus verticalement. J'essaierai d'ajouter une photo annotée.
© VTTour/Seb-L18.09.25 20:30224 vu
Aurore orange (ou Ororange ?!). Le jour se lève derrière Charbonnel.
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:30211 vu1 

La Couronne de Ribon prend le soleil, pendant que la gencive est encore bien à l'ombre...
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:30200 vu1 

J'ai passé 30 min hier soir à terrasser quand je suis arrivé de nuit. Ca ne doit pas être classique de bivouaquer ici !
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:35207 vu2 

C'est comme le Port Salut !
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:36192 vu
Les Ecrins, avec de gauche à droite : Pelvoux-Ailefroide, la Barre et la Meije.
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:54196 vu
Mont-Blanc ou Mont-Rose ? (que l'on voyait bien d'ailleurs, à dr. du Cervin).
© VTTour/Seb-L19.09.25 07:59191 vu
Les Alpes cottiennes, comme des vagues de pierre qui déferlent sur la plaine du Pô. Quelle visibilité par cette froide matinée, je pense que du Mercantour, on devait voir les Alpes Juliennes (Slovénie)...
© VTTour/Seb-L19.09.25 08:09180 vu
Le beau single entre l'antécime et le sommet principal de Ronce (la Grande C(l)asse, à droite).
© VTTour/Seb-L19.09.25 08:17225 vu3 
© VTTour/Seb-L19.09.25 08:26223 vu
© VTTour/Seb-L19.09.25 09:28224 vu2 

Comme disait Gorki pour le lac Sévan (Arménie) : « Ce lac est un morceau de ciel bleu tombé au milieu des
montagnes. ». Je pense qu'il n'avait jamais rendu visite au lac du Mont-Cenis !
© VTTour/Seb-L19.09.25 09:45212 vu
La descente sud-est de la pointe de Ronce (3612m) : T3 en haut, puis T4+/T5(court) dans la partie plus rocheuse, puis grande partie T4 et enfin T3 avant de rejoindre la selle. Ensuite, la crête est assez roulante en T3.
© VTTour/Seb-L19.09.25 10:18200 vu2 

C'est tout droit !
© VTTour/Seb-L19.09.25 10:24197 vu
© VTTour/Seb-L19.09.25 10:37233 vu3 

De gauche à droite : Ribon, Rochemelon, Lamet.
© VTTour/Seb-L19.09.25 10:42175 vu
Il pourrait y avoir une belle vue sur le Mont-Blanc depuis Bessans. Dommage il y en a une (montagne) qui s'est mise devant.
© VTTour/Seb-L19.09.25 11:24173 vu1 

Même la masse imposante du Charbonnel ne peut cacher le Grand Paradis et l'Albaron.
© VTTour/Seb-L19.09.25 11:27178 vu
En route vers le Lamet.
© VTTour/Seb-L19.09.25 11:54178 vu2 

Le Viso, comme un phare.
© VTTour/Seb-L19.09.25 11:54185 vu2 

La plus haute patinoire ou les futures pistes de ski de fond de Bessans ? Ce glacier, il n'en a plus pour très longtemps...
© VTTour/Seb-L19.09.25 12:03193 vu
L'ancien chemin militaire, en descendant du Lamet, avec Rochemelon en toile de fond.
© VTTour/Seb-L19.09.25 14:10177 vu
Trop lent pour dégainer. Ce gypaète est passé 10 m au-dessus de moi.
© VTTour/Seb-L19.09.25 14:38178 vu
Je crois que c'est ici que j'ai définitivement revu à la baisse mes ambitions pour la seconde partie de mon trip !
© VTTour/Seb-L19.09.25 15:23186 vu
Le VTT, une histoire de géologie.
© VTTour/Seb-L19.09.25 16:35286 vu3 

Les pieds sur terre...
© VTTour/Seb-L19.09.25 18:54193 vu2 

... et la tête dans le ciel !
© VTTour/Seb-L19.09.25 19:39177 vu
Où est (la tente de) Charlie ?
© VTTour/Seb-L19.09.25 19:43185 vu
Le Giusalet s'enflamme.
© VTTour/Seb-L19.09.25 20:12183 vu1 

Ils sont partout ces dentistes. Après la Couronne de Ribon, voici les Dents d'Ambin
© VTTour/Seb-L20.09.25 08:09176 vu2 

Dis moi qui est la plus belle..
© VTTour/Seb-L20.09.25 08:58178 vu1 

Comment être belliqueux dans un cadre pareil ?
© VTTour/Seb-L20.09.25 10:27187 vu
© VTTour/Seb-L20.09.25 10:41175 vu2 

Ancien fort de Malamot (caserna). Je ne suis pas spécialiste mais j'ai l'impression que le Mont-Cenis concentre le plus grand nombre de forts des Alpes (occidentales ?). Peut être encore plus qu'autour du col de Tende.
© VTTour/Seb-L20.09.25 10:50166 vu
Les campanules sont si belles qu'elles font rougir les myrtilliers.
© VTTour/Seb-L20.09.25 12:19164 vu
Paysage séléniteux, sur fond de Rochemelon.
© VTTour/Seb-L20.09.25 14:04221 vu3 

Histoire-Géo.
© VTTour/Seb-L20.09.25 14:45160 vu
"Suggérer plus que montrer" : malheureusement, avec les effets du réchauffement climatique, les montagnes se déshabillent de leurs glaciers.
© VTTour/Seb-L20.09.25 16:08153 vu1 

Whirlpool
© VTTour/Seb-L20.09.25 16:42160 vu1 
© VTTour/Seb-L20.09.25 17:17161 vu