Départ : Anéto (1300 m)
Longueur : 207 km
Denivelé : 7900 m
Sommets associés : Pico Llauset
Topos associés
Sentiers associés :
Sortie du lundi 26 août 2019
Conditions terrain
De tout, très (trop ?) sec.
- Port de Vénasque : Toujours aussi beau !
- Entécade-Bordes : Une grande découverte pour moi: superbe et long !
- Balcons de Sahun : Long, pas trop dur, roulant...
Compte rendu
Jour 1: Aneto - refuge d'Estos; 40 km, D+: 2400 m .
Départ de la maison à 4h30, Aneto 6h: il fait nuit, j'ai roulé plus vite que prévu par google map, normal c'est la nuit... Je laisse la voiture là pour 4 jours. La montée sur la petite route du lac Llauset est tranquille, je suis néanmoins doublé par quelques voitures, je ne vais pas être seul au Balibièrne... Passage du tunnel sympa, c'est éclairé.
Au terminus j'enfourche le vélo, pas pour longtemps: c'est tout de suite portage pas facile sur des gros blocs de granit. Ça s'améliore plus loin, on peut même pousser voir rouler quelques centaines de mètres, ce qui repose. Les 300 derniers m sont "rustiques": c'est raide mais le sentier est bien tracé, et ça monte vite. Le paysage est superbe pendant la montée au pied de la face S du Balibierne qui ne semble pas en si mauvais rocher que ça, je me dis qu'un peu d'escalade me fera du bien et ce sera toujours mieux que de monter par le sentier au sommet.
Je laisse le vélo au col et part un peu au pif dans la face Sud; le rocher est moyen et je retrouve avec plaisir mes réflexes de grimpeurs de l'Oisans, à inspecter les blocs et les prises avec circonspection; les grimpeurs de l'Oisans me comprendront. Plus c'est raide et plus c'est solide, je me retrouve avec grand plaisir dans des pas de III (sans sac ça va tout seul) et assez rapidement au pied du passage d'escalade amusant pour aller au vrai sommet du Balibierne où je retrouve un peu de monde: normal, il fait très beau et la lumière est exceptionnelle. Il s'agit d'un passage gazeux en excellent rocher où le jeu consiste à passer sur le fil de l'arête sans les mains: très amusant sous le regard intéressé de nombreux randonneurs présents avec corde et casque; moi aussi j'ai un casque, mais de vtt...
Je passe un assez long moment au sommet: je ne suis pas pressé et le paysage est exceptionnel sur une grande partie des Pyrénées espagnoles. Retour au vélo rapidement par le sentier.
S'ensuit cette fameuse traversée de crêtes bien longue et bien roulante qui m'avait bien fait bavé sur les photos et vidéos de jpr31 de planicylce; Merci à toi de nous faire rêver ! C'est effectivement exceptionnel surtout avec ce beau temps, les photos parlent d'elles même... Ça me rappelle les crêtes entre le col de Serenne et le col de Vars (Queyras) mais c'est mieux car plus roulant. Il y a quand même quelques interruptions et courts portages mais on trouve tout le temps une fine trace due au passages des vtt sûrement assez nombreux, ça a l'air classique. Quand on ne voit pas de trace de vélo, c'est qu'on n'y est pas, il suffit de la chercher. Toite cette partie est donc très rapide, trop !
Puis le sentier rentre dans la forêt: au début c'est tranquille, plus on descend, plus ça devient difficile, j'ai pas tout roulé... Mais ça reste agréable, c'est juste plus technique.
Arrivé à la route vers 1200 m, je remonte en face pour dormir au refuge d'Estos. Le vallon est magnifique, la piste plus ou moins bonne et surtout plus ou moins raide, dont deux passages très raides que je n'ai pas réussi à faire entièrement sur le vélo... Mais il s'agit d'une superbe remontée avec aussi des passages très roulants.
Jour 2: Refuge d'Estos - Saravillo; 43 km; D+: 1000 m.
Ca roule un peu après le refuge puis le sentier devient étroit et il faut porter/pousser. Vers 1900 m, c'est portage avec quelques interruptions en poussage/roulage mais ce ne sont que de courtes interruptions ! la fin est même assez "rustique" mais le sentier est bon et le portage facile. Le cadre est magnifique, entre les Posets et les Gourgs Blancs, et avec l'Aneto au fond à l'Est.
J'ai trouvé la descente du col de Chistau délicate avec pour moi des passages à pied ; mais ça reste une belle descente dans un cadre sauvage que j'ai quand même majoritairement fait sur le vélo. On rejoint le GR 11 vers 2000 m, ça remonte même un peu; la suite reste difficile, un peu hachée mais on fiit quand même par arriver au refuge de Viados, un site remarquable en face des Posets.
j'ai suivi la trace de planicycle jusque vers 1500 m, puis je suis remonté sur une bonne piste à gauche, j'avais du temps. Il s'agit d'un très beau passage sur piste (donc facile) dans des paysages remarquable en balcon au dessus de la vallée du Rio Cinqueta. Puis descente sur San Juan de Plan, beau sentier rive droite avant de s'engager dans les gorges du Rio Cinqueta où le seul passage possible est sur la route avec deux tunnels pas si courts que ça... Arrivée à Saravillo, soirée et nuit au gîte Albergue Borda Miguela, vraiment sympa et pas cher.
Jour 3: Saravillo - Hospital de Benasque; 60 km; D+: 2250 m.
Longue montée (15 km) sur une très bonne piste jusqu'au refuge de Lavasar, aux abords de l'Ibon de Plan (ou Basa de la Mora). On entre dans le massif du Cotiella: c'est vraiment superbe, le paysage devient dolomitique. Le sentier (chaotique avant le lac) s'améliore avec de beaux passages très roulants. Puis il faut porter/pousser (quelques zones de roulage bienvenues) sur un sentier facile qui doit d'ailleurs être très beau à descendre. On arrive assez vite au colladetta del Ibon dans un cadre superbe; il y a des voies d'escalade dans les falaises de la Punta Feixon Ciego (à droite en montant), d'ailleurs il y avait ds grimpeurs.
la descente est compliquée, il faut faire appel à son sens du terrain pour exploiter au mieux les zones roulables sur du très beau gazon entre des grands pierriers inroulables et même difficilement "marchables"; c'est du VDM, il faut bien regarder le terrain et réfléchir... Vers 2100 m ça s'améliore nettement dans des estives mais il faut déjà remonter à gauche vers 2040 m pour trouver l'entrée d'un improbable sentier en balcon bien roulant: ce sentier n'existe sur aucun des fonds de cartes de vttrack (et de mes cartes papier), un grand bravo au défricheur (pbda si j'ai bien compris). Ce sentier (parfois un peu exposé) permet de rejoindre une piste qui descend au Colladoi de la Cruz, magnifique passage.
Puis descente sur piste et remontée sur piste pour arriver au refuge de Marradetas: halte sympathique et excellent plat de Patatas e Huevo bien requinquant dans un cadre magnifique.
On enquille ensuite un magnifique et long sentier à flanc parfois un peu technique qui descend jusqu'à Sahun, encore un magnifique passage, un de plus !
je suis ensuite remontée jusqu'à l'Hospital de Venasque par un sentier rive droite au dessus de Benasque puis par le GR 11; j'ai trouvé ça physique, il faut dire que l'étape est longue: je suis parti à 6h30 et arrivé à l'Hospital de Venasque à 18h30; au Plan de Turpi, j'ai fini par la route...
Soirée et nuit très confortable dans cet hôtel/refuge très classe mais pas très cher, un endroit que j'aime beaucoup, il faut dire que le cadre est magnifique.
Jour 4: Hospital de Venasque - Aneto; 60 km; D+: 2350 m.
Ici, on peut prendre le petit-dej' à partir de 4h30, il y a pas mal de randonneurs ou d'alpinistes qui partent très tôt pour les sommets environnant dont l'Aneto. Pour moi ce fut 6h avec un départ à 6h30, j'avais peur que la journée soit très longue... Remontée de la petite route de nuit jusqu'à un peu avant la Besurta, puis portage quasi intégral jusqu'au Port de Vénasque (un court passage roulant au replat vers 2250 m). Lever de soleil sur l'Aneto, le Perdiguère, etc... ça aide à porter.
Puis c'est la fameuse et classique descente du port de Vénasque sur l'Hospice de France: toujours aussi belle, on ne s'en lasse pas, je ne sais plus combien de fois je l'ai faite... Très roulante (à part quelques très courts passages NR), c'est un must.
Petite visite à l'Hospice de France qui est maintenant redevenu un refuge, voire un hôtel avec des prix qui n'ont rien à voir avec son homologue espagnol, dommage.
Remontée au plateau de Campsaure, encore un lieu magique, mais cette fois j'oblique à gauche en direction de l'Entécade où je n'avais encore jamais mis mes roues: j'avais tort car le sentier de descente sur Bordes est encore un sentier d'anthologie. Il est très vite bien marqué, essentiellement par des vélos et c'est le type même du vieux sentier abandonné par les bergers ou les randonneurs mais maintenu par les vtt. la première partie en balcon est superbe dans un cadre aérien; la suite dans la forêt est un bijou: très bien marqué -mais pas encore abîmé- par les vtt, on a l'impression de rouler sur un sentier qui aurait été crée pour les vtt, ce qui est sûrement faux, il s'agit d'un vieux sentier qui montait à des estives maintenant abandonnées. On arrive à Bordes vers 900 m, ce qui fait une descente de 1100 m avec rien à jeter. Avec la descente du port de Vénasque, ça fait quand même 2200 m de super sentiers de descente. On atteint des sommets dans ces descentes (si j'ose ainsi m'exprimer...).
La fin est moins drôle: 9 km de route pour remonter à Vielha. A Vielha, on peut suivre la trace donnée ici (qui correspond à la trace de la Gran Traversia del Pirineo Occidental, Cf là: www.vttour.fr/sorties/grande-traversee-des-pyrenees,17180.html#sortie ). C'est assez long et j'avais un impératif horaire, j'ai pris la route pour remonter au tunnel. Puis traversée du tunnel: je suis passé incognito (contrairement à mon premier passage lors de ma traversée des Pyrénées où j'avais été escorté par la patrouille du tunnel), et en roulant sur le trottoir, ça l'a fait. J'ai continué par la route jusqu'à Aneto.
Voili-voilou.